Une passagère américaine poursuit Qatar Airways pour 5 millions de dollars, accusant la compagnie d’avoir provoqué une grave crise allergique chez sa fille de trois ans après lui avoir servi par erreur une barre chocolatée contenant du lait et des noisettes.

L’incident, qui s’est produit à bord du vol QR710 reliant Washington-Dulles à Doha-Hamad relance le débat sur la gestion des allergies alimentaires à bord des avions.. Selon la plainte déposée devant un tribunal de Virginie, Swetha Neerukonda affirme avoir averti à plusieurs reprises Qatar Airways des allergies sévères de sa fille aux produits laitiers et aux fruits à coque, tant lors de la réservation que lors de l’embarquement. Malgré ces précautions, une hôtesse de l’air aurait offert au jeune enfant une barre KitKat pendant que la mère se trouvait aux toilettes. À son retour, la passagère aurait trouvé sa fille en train de consommer la friandise. « La membre d’équipage a reconnu avoir donné le chocolat, mais a minimisé la gravité de la situation et s’est moquée des avertissements de la mère », selon la plainte.

Une urgence médicale mal gérée à bord ?

Quelques instants plus tard, l’enfant aurait présenté les signes d’un choc anaphylactique. Sa mère lui aurait alors administré un stylo EpiPen, permettant de stabiliser temporairement son état. La plainte reproche ensuite à Qatar Airways de ne pas avoir déclenché les procédures d’urgence en cabine : ni appel aux passagers disposant de compétences médicales, ni contact avec un centre de télémédecine au sol.

Le document de six pages invoque la Convention de Montréal, qui tient les transporteurs aériens internationaux responsables des blessures ou dommages subis par les passagers en cours de vol. La plaignante demande 5 millions de dollars de dédommagements, une somme bien supérieure au plafond habituel de quelque 170 000 dollars prévu dans ce type de dossier, au motif que le préjudice « physique et émotionnel » justifie une compensation exceptionnelle.

Aux États-Unis, la Federal Aviation Administration (FAA) n’impose pas aux compagnies aériennes de transporter des EpiPens ou équivalents. Seules des ampoules d’épinéphrine, réservées aux professionnels de santé, sont obligatoires dans les trousses médicales d’urgence. Certaines compagnies comme Southwest Airlines incluent volontairement des EpiPens à bord, permettant aux équipages d’intervenir plus efficacement en cas de réaction allergique grave.

En 2023, un rapport commandé par la FAA recommandait la présence obligatoire de ces dispositifs sur tous les vols commerciaux, mais cette mesure n’a toujours pas été mise en œuvre. Les associations de patients demandent une évolution rapide de la réglementation, alors que les cas d’allergies graves à bord se multiplient.

Qatar Airways visée par une plainte de 5 millions de dollars après une allergie à bord 1 Air Journal

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