À l’occasion du Dubai Airshow 2025, l’avionneur brésilien Embraer a publié une étude intitulée Middle East’s Next Frontier: The Untapped Connectivity Potential (La prochaine frontière du Moyen-Orient : le potentiel inexploité de la connectivité), mettant en avant d’importantes perspectives de croissance pour les liaisons aériennes intra-régionales au Moyen-Orient.
Si la région du Golfe persique s’impose comme un carrefour mondial reliant l’Europe, l’Asie et l’Afrique, avec ses hubs de’Abu Dhabi, Dubaï et Doha, son développement en matière de vols régionaux demeure en retrait par rapport à son statut de plaque tournante intercontinentale. « Les compagnies du Moyen-Orient ont franchi une étape décisive en connectant les continents, mais le défi à venir est de renforcer la connectivité interne », estime Stephan Hannemann, vice-président d’Embraer Commercial Aviation pour l’Afrique et le Moyen-Orient.
Plus de 120 liaisons régionales à créer
Selon Embraer, plus de 120 liaisons intra-régionales secondaires sont sous-exploitées ou inexploitées et pourraient rapidement être desservis grâce à des avions monocouloirs à faible capacité, permettant d’instaurer des vols directs là où la demande existe mais l’offre reste absente. Cette tendance concerne notamment l’Arabie saoudite, qui représenterait 60% des opportunités de nouvelles routes régionalisées et qui mise sur l’aviation pour appuyer sa stratégie économique Vision 2030.
La faiblesse du nombre de vols quotidiens entre les principaux hubs, comparée à l’Europe ou l’Amérique du Nord, renforce la pertinence d’élargir l’offre régionale. Karim Makhlouf, directeur commercial de Royal Jordanian Airlines, souligne ainsi que « la bonne adéquation entre taille d’appareil et charge utile contribue instantanément à l’efficacité opérationnelle des routes peu fréquentées ».
Un marché en pleine croissance
Le Moyen-Orient affiche une des croissances les plus soutenues du secteur aérien mondial. D’après l’Association internationale du transport aérien (IATA), la demande de passagers est en hausse d’environ 10 % sur un an, alors que la flotte commerciale devrait progresser de plus de 5% par an au cours de la prochaine décennie, dopée par l’expansion du secteur court-courrier et l’arrivée de nouveaux monocouloirs. Un rapport prévoit que la flotte aérienne du Moyen-Orient atteindra 2 557 appareils en 2035, soit une progression supérieure à la moyenne mondiale. L’avionneur américain Boeing anticipe la livraison de près de 3 000 nouveaux avions dans la région d’ici 2044, dont la majorité seront des monocouloirs adaptés à l’ouverture de nouvelles liaisons régionales.
La stratégie régionale, clé de la diversification
Les enjeux ne sont pas uniquement commerciaux. Les acteurs régionaux voient dans le développement de la connectivité domestique un puissant levier de diversification économique et d’intégration locale des marchés touristiques, industriels et logistiques. Embraer met en avant le rôle des appareils de 100 à 130 sièges pour répondre précisément à la demande sur les routes secondaires ou émergentes : « L’avenir du secteur passe par la capacité à relier efficacement l’ensemble du territoire, pas seulement à multiplier les vols long-courriers », souligne l’avionneur brésilien dans son rapport.
« La maîtrise de la connectivité régionale est le prochain grand défi pour le Moyen-Orient, alors que la demande et la capacité évoluent à grande vitesse », analyse Stephan Hannemann chez Embraer. « De nombreux marchés nationaux et régionaux requièrent un appareil de 100 à 120 places pour optimiser les opérations et accélérer le lancement de nouvelles routes », rappelle Behramjee Ghadially, responsable de la planification chez Royal Jordanian Airlines.
L’expansion attendue du transport aérien au Moyen-Orient repose sur la croissance des besoins domestiques, la modernisation des flottes et la volonté politique de développer des hubs régionaux efficaces. Pour les constructeurs comme Embraer, ces dynamiques constituent autant d’opportunités à saisir dans les prochaines années pour soutenir la mobilité et la diversification économique des États de la région.

@Embraer
Aucun commentaire !