Les liaisons aériennes France–Afrique et les vols à l’intérieur du continent africain partagent un point commun : leurs tarifs demeurent durablement élevés, mais pour des combinaisons de facteurs qui ne sont pas tout à fait les mêmes. D’un côté, les vols France–Afrique subissent à la fois la fiscalité européenne et africaine, ainsi qu’une demande soutenue de la diaspora, tandis que de l’autre, les vols intra‑africains restent pénalisés par un marché fragmenté, des taxes très lourdes et des coûts d’exploitation plus élevés que la moyenne mondiale.​

Des vols France–Afrique structurellement chers
Les liaisons entre la France et de nombreux pays africains figurent parmi les plus chères au départ de l’Hexagone, souvent à des niveaux comparables, voire supérieurs, à ceux de certains vols vers l’Amérique du Nord ou l’Asie. Sur des axes comme Paris–Dakar, Paris–Abidjan ou Paris–Libreville, les prix restent régulièrement élevés en haute saison, portés par un marché captif (visites familiales) et un nombre limité de vols directs assurés par Air France et quelques compagnies nationales africaines.​

Cette cherté tient aussi au cumul des taxes et redevances des deux côtés de la Méditerranée : les contributions françaises s’ajoutent aux redevances aéroportuaires et aux taxes spécifiques prélevées par certains États africains. Au Sénégal, par exemple, un billet d’avion aller‑retour Paris–Dakar inclut jusqu’à 118 euros de taxes reversées à l’État et à l’aéroport, soit un niveau largement supérieur à celui observé pour des destinations concurrentes comme le Maroc ou le Cap‑Vert.​

Les statistiques de prix publiées par l’autorité de l’aviation civile française montrent que, sur le faisceau long‑courrier, la hausse dans la période post-Covid a été particulièrement marquée vers l’Afrique subsaharienne, sous l’effet combiné du coût du carburant, des surcharges et de tensions géopolitiques rallongeant certains temps de vol. Ces éléments renforcent une tendance de fond : pour beaucoup de voyageurs, le billet d’avion France–Afrique reste plus onéreux que des trajets de distance équivalente vers d’autres régions, malgré une légère stabilisation récente des indices globaux de prix.​ Pour obtenir une vision globale du prix des billets d’avion selon les compagnies aériennes, les dates et les aéroports de départ ou d’arrivées, les voyageurs peuvent utilement consulter des comparateurs tarifaires en ligne, comme Monde-du-Voyage.com ou Skycanner.fr. Ces outils permettent aussi d’identifier plus facilement les périodes de moindre affluence et les itinéraires alternatifs via des hubs comme Bruxelles ou Casablanca, ce qui peut contribuer à réduire le coût du voyage.

Des vols intra‑africains encore plus pénalisés
À l’intérieur du continent, la cherté des billets est encore plus marquée à distance comparable, avec des prix moyens supérieurs de 30 à 40% à ceux observés dans d’autres régions du monde. Sur certains trajets entre capitales africaines, les passagers payent parfois plus d’impôts, de redevances et de frais que de prix « pur » du transport, jusqu’à 50 à 70% du total du billet.​

Les analyses de la Commission économique pour l’Afrique des Nations-Unies mettent en avant plusieurs causes : taxes sur les billets et le carburant plus élevées que la moyenne mondiale, coûts de kérosène supérieurs, assurances et maintenance plus chères et fragmentation réglementaire du ciel africain. Les restrictions de droits de trafic, les accords bilatéraux restrictifs et la lente mise en œuvre du marché unique du transport aérien africain réduisent le nombre de routes directes, allongent les trajets via des hubs intermédiaires et freinent l’arrivée de compagnies low cost capables de tirer les tarifs vers le bas.​

Enfin, le marché intra‑africain reste étroit : une faible part des Africains voyage en avion et le volume de passagers sur les lignes régionales demeure insuffisant pour bénéficier pleinement d’économies d’échelle. Pour les compagnies aériennes, les marges sont très réduites – autour d’un dollar de bénéfice par passager selon certaines estimations – ce qui limite la capacité à baisser durablement les prix sans réforme profonde des taxes, des infrastructures et du cadre concurrentiel.​

Vols France-Afrique et intra-africains : pourquoi le tarif du billet d'avion est si élevé ? 1 Air Journal

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