La grève générale lancée jeudi par les deux principales confédérations syndicales portugaises perturbe gravement les transports aériens du pays.

La grève générale au Portugal entraîne aujourd’hui une forte désorganisation du trafic aérien, avec une majorité de vols au départ et à l’arrivée des aéroports portugais annulés ou fortement retardés. Les voyageurs doivent s’attendre à une journée très perturbée dans les aéroports de Lisbonne, Porto, Faro et dans les îles (Madère, Açores), y compris sur les vols avec correspondance.

La compagnie nationale TAP Air Portugal a annulé l’essentiel de son programme du jour, ne maintenant que les services minimums exigés par la loi, notamment quelques liaisons vers les îles, certaines capitales européennes (dont la France, la Belgique, le Luxembourg, l’Allemagne, le Royaume‑Uni et la Suisse) ainsi que quelques vols long‑courriers vers le Brésil et les États‑Unis. Plusieurs compagnies étrangères (Air Europa, Iberia, Luxair et d’autres transporteurs européens) ont également supprimé une large partie de leurs vols à destination ou en provenance du Portugal ou annoncé des réductions importantes de fréquences.

Situation dans les aéroports

Dans les grands aéroports portugais, la combinaison de vols annulés, de services minimums et de grèves du personnel navigant et au sol provoque files d’attente, retards en chaîne et reprogrammations de dernière minute. Même les vols maintenus peuvent subir des départs différés, des changements de porte ou de terminal, et des problèmes de traitement des bagages en raison de la mobilisation des équipes de manutention.

L’aéroport Humberto Delgado de Lisbonne a été largement déserté ce jeudi. Selon les données communiquées par TAP Air Portugal, seulement 63 des 283 vols prévus ont pu être opérés, conformément au service minimum imposé par la loi. Des pilotes, personnels de cabine et bagagistes ont participé au mouvement, entraînant l’annulation de dizaines de vols domestiques et internationaux.

Les compagnies invitent les passagers à vérifier l’état de leur vol avant de se rendre à l’aéroport et, lorsque c’est possible, à reporter ou modifier leur voyage sans frais autour de la date du 11 décembre. Les voyageurs déjà sur place doivent prévoir des temps d’attente largement rallongés, un risque important de correspondances manquées et, pour certains, une prise en charge (repas, hôtel, réacheminement) selon la politique commerciale de leur compagnie et la réglementation européenne sur les droits des passagers.

Les perturbations affectent aussi les passagers au départ d’autres pays européens, où des vols à destination de Lisbonne, Porto, Faro ou Funchal sont annulés ou réduits, y compris au départ de hubs comme Luxembourg ou d’autres aéroports desservis par TAP et ses partenaires. 

Le pays paralysé

Depuis ce matin, le Portugal vit en effet au ralenti. Les syndicats CGTP et UGT, représentant près d’un million de salariés, ont appelé à une grève nationale contre le projet de réforme du droit du travail porté par le nouveau gouvernement de centre droit. Selon ces organisations, il s’agit de « la plus grande mobilisation depuis plus d’une décennie ».
Dans les transports terrestres, la situation n’était guère meilleure : le métro de Lisbonne est resté totalement fermé depuis mercredi soir et ne doit rouvrir que vendredi matin. Les trains de la société Comboios de Portugal (CP) circulent au ralenti, avec de nombreuses suppressions sur les lignes régionales.

Les syndicats dénoncent une réforme « injuste » qui, selon eux, « affaiblit les droits des travailleurs au profit de la compétitivité ». Parmi les mesures contestées : la facilitation des licenciements, la restriction du droit de grève à certains secteurs, et la limitation du congé d’allaitement à deux ans de l’enfant contre une durée actuellement illimitée. Le gouvernement du Premier ministre Luís Montenegro justifie ces changements par la nécessité de « moderniser le marché du travail » et de « stimuler la croissance économique ». D’après lui, les rigidités actuelles freinent les investissements et l’emploi.

Grève historique au Portugal : TAP clouée au sol, Lisbonne à l’arrêt 1 Air Journal

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