Brussels Airport reste stable en novembre malgré une nouvelle journée blanche liée aux grèves nationales, avec 1,76 million de passagers et un fret en hausse de 3 %, confirmant le rôle stratégique de la plateforme bruxelloise pour le trafic passagers et cargo en Belgique.
Derrière cette apparente stabilité, les sept mouvements de grève nationale organisés depuis le début de l’année pèsent lourdement sur l’activité aérienne et sur l’économie belge.
En novembre 2025, Brussels Airport a accueilli 1 757 906 passagers, soit une progression quasi nulle de 0,1 % par rapport à novembre 2024, alors que la tendance annuelle restait jusqu’ici orientée à la hausse. La plateforme souligne que les actions syndicales nationales ont « lourdement pesé » sur le trafic ce mois‑ci, empêchant le hub de poursuivre la dynamique observée en septembre et octobre.
Sur la seule journée du mercredi 26 novembre, « aucun avion n’a décollé » au départ de Brussels Airport et plus de la moitié des vols passagers à l’arrivée ont été annulés, transformant la plateforme en aéroport fantôme durant plusieurs heures. Les deux journées d’action précédentes avaient déjà provoqué une baisse marquée des réservations, de nombreux voyageurs ayant anticipé les perturbations en annulant ou en reportant leur voyage.
Un impact économique et hub affaibli
Depuis le début de l’année, les sept grèves nationales ayant touché l’aéroport ont déjà empêché environ 275 000 passagers de prendre leur vol, un manque à gagner estimé à 175 millions d’euros pour l’économie belge. « Il s’agit d’un impact considérable que Brussels Airport déplore vivement », insiste l’aéroport, alors que les compagnies et les acteurs du tourisme multiplient les alertes sur la dégradation de la compétitivité du pays face aux autres hubs européens.
La part de passagers en transfert au départ recule à 13 %, un indicateur clé pour un aéroport hub, qui montre que les mouvements sociaux fragilisent la position de Brussels Airport dans le maillage européen de correspondances moyen et long‑courrier. Dans le contexte d’une concurrence renforcée de plateformes comme Amsterdam‑Schiphol, Paris‑CDG ou Francfort, cette érosion du trafic de correspondance constitue un signal d’alarme pour l’écosystème aérien belge.
Destinations phares
Malgré les perturbations, le réseau de Brussels Airport reste largement tourné vers l’Europe et la Méditerranée, avec un top 10 dominé par l’Espagne, l’Italie, l’Allemagne, la Turquie, le Maroc, la France, la Suisse, le Portugal, les États‑Unis et le Royaume‑Uni. Ces marchés combinent à la fois une demande loisirs soutenue et des flux affaires réguliers, notamment vers les grandes métropoles européennes et les hubs intercontinentaux.
L’aéroport note également que la moyenne atteint 144 passagers par vol en novembre 2025, soit quatre de plus que l’an dernier, ce qui témoigne d’un bon remplissage des appareils malgré un nombre de mouvements en baisse. Pour les compagnies, cette amélioration du coefficient de remplissage permet en partie d’amortir l’effet des annulations liées aux grèves, mais au prix d’une forte concentration du trafic sur certaines fréquences.
Fret en progression, l’autre pilier du hub bruxellois
À l’inverse du trafic passagers, le fret confirme sa bonne santé en novembre avec un volume total en hausse de 3 % pour atteindre 69 070 tonnes, dont 59 650 tonnes de fret aérien (+7 %). Les vols full cargo progressent de 10 % et le fret transporté en soute sur vols passagers gagne 2 %, porté par la montée en puissance du long‑courrier et le rôle de Bruxelles comme plateforme pharmaceutique et express.
Les services express affichent une croissance de 7 %, alors que les volumes transportés par camion reculent de 18 %, confirmant une rebasculation vers le fret réellement « volé » plutôt que routier. L’Asie reste la première région d’importation et d’exportation, devant l’Afrique et l’Amérique du Nord, ce qui consolide le positionnement de Brussels Airport comme point d’entrée stratégique pour les flux e‑commerce, pharmaceutiques et haute valeur ajoutée vers l’Europe.
En novembre, le nombre total de mouvements d’avions recule de 2,5 % par rapport à l’an dernier, avec une baisse de 2 % des vols passagers et de près de 8 % des vols cargo. Ce tassement reflète à la fois l’effet direct des grèves et les ajustements opérés par les compagnies dans un contexte de coûts élevés et de recherche de productivité accrue.

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