Le trafic aérien de fin d’année aux Antilles françaises reste globalement bien orienté en 2025, avec une fréquentation en hausse sur l’année à la Guadeloupe comme en Martinique, mais sur fond de ralentissement des liaisons avec la France hexagonale et de montée en puissance des flux régionaux et nord-américains. Les aéroports Guadeloupe Maryse-Condé et Martinique Aimé-Césaire abordent ainsi les fêtes avec un trafic soutenu, mais plus diversifié et plus sensible au niveau des prix des billets.
En Guadeloupe, l’aéroport Maryse-Condé de pointe-à-Pitre enregistre une progression de son trafic passagers de 2,7% sur les onze premiers mois de 2025, pour un total proche de 2 millions de voyageurs, malgré un mois de novembre en recul de 2,3%, selon le site franceantilles.fr. La plateforme avait déjà affiché une hausse de 3,8% au premier semestre, à 1,16 million de passagers, traduisant une reprise solide du marché guadeloupéen.
En Martinique, l’aéroport Aimé-Césaire de Fort-de-France a accueilli 1 739 347 passagers entre janvier et novembre 2025, soit une hausse cumulée de 2,93% par rapport à la même période de 2024, avec plus de 130 000 passagers pour le seul mois de novembre, toujours selon le site selon le site franceantilles.fr. Et selon les chiffres de l’Insee, cette croissance prolonge la tendance de 2024, année où le trafic avait déjà atteint 1,9 million de passagers.
Guadeloupe : repli avec l’Hexagone, poussée caribéenne
En Guadeloupe, le mois de novembre marque une rupture sur le segment France, avec une baisse d’environ 6% du trafic avec l’Hexagone alors même que l’offre de sièges est restée stable. Ce recul intervient dans un contexte de sensibilité accrue aux prix et alors que la hausse des taxes aériennes commence à impacter certains vols, notamment charters, à l’approche de l’hiver.
A contrario, les liaisons caribéennes depuis Pointe-à-Pitre ont « littéralement décollé », avec plus de 50% de passagers supplémentaires en novembre, portées notamment par SkyHigh et Caribbean Airlines. Ce dynamisme confirme le rôle croissant de la Guadeloupe comme hub régional et s’inscrit dans un mouvement plus large de renforcement de la connectivité intra-caribéenne observé en 2025.
Martinique : billets chers, virage vers le régional
À Fort-de-France, le trafic avec la France hexagonale recule de près de 7% en novembre 2025, soit près de 6 000 passagers de moins, dans un contexte de forte hausse des prix des billets d’avion, estimée à plus de 12% sur un an. La Martinique apparaît ainsi comme l’une des destinations les plus affectées par la hausse tarifaire au départ de/vers l’Outre-mer, ce qui pèse sur la demande de fin d’année.
Cette contraction est cependant largement compensée par la vigueur des flux hors France hexagonale, en hausse de 24,5% en novembre, avec un bond de près de 25% sur les destinations caribéennes et une progression supérieure à 10% sur l’Amérique du Nord. La diversification du réseau – Caraïbes, Amérique du Nord, liaisons inter-DOM – permet ainsi de soutenir le remplissage en haute saison, malgré le ralentissement du segment métropolitain.
Amérique du Nord et renforcement de l’offre
En Martinique, le segment Amérique du Nord progresse de 14,5% sur les onze premiers mois, dopé par le Canada et la reprise du trafic avec les États-Unis. Air Canada et Air Transat ont renforcé leurs fréquences et prolongé leurs programmations annuelles, tandis qu’American Airlines opère plusieurs vols hebdomadaires de/vers Miami avec de plus gros appareils. En Guadeloupe, la saison hivernale est marquée par une montée en puissance des capacités entre Paris et Pointe-à-Pitre, Air France, Air Caraïbes et Corsair augmentant leurs fréquences sans pour autant faire baisser significativement les prix. Parallèlement, de nouvelles liaisons avec l’Amérique du Nord, comme la ligne Toronto–Pointe-à-Pitre opérée par Air Canada, élargissent encore le bassin de clientèle nord-américaine vers les Antilles françaises.
Pour les professionnels du tourisme, cette fin d’année s’ouvre sur une équation plus complexe : une demande toujours forte, un trafic globalement en hausse mais plus contrasté selon les marchés émetteurs, et des coûts qui renchérissent certaines liaisons de/vers la métropole. Les stratégies d’attractivité se tournent de plus en plus vers les marchés caribéens et nord-américains, ainsi que vers les séjours longs et les clientèles familiales, pour lisser la fréquentation au-delà du seul pic des fêtes de fin d’année.

@DR//AJ
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