La compagnie aérienne Lufthansa a décidé de ses passer de Première classe sur environ un tiers de sa flotte long-courrier, la demande étant insuffisante sur de trop nombreuses routes. Alors que la course au luxe ne semble pas faiblir dans le reste du monde, et que la Première reste très rentable, la compagnie nationale allemande semble faire le pari inverse. Après avoir annoncé en début d’année que la proportion de ses avions long-courriers offrant la Première diminuerait de 90% à 75%, elle a renforcé la tendance la semaine dernière : environ un tiers de la flotte en sera dépourvue, les « disparitions » affectant certaines liaisons vers l’Afrique, le Canada, l’Inde et la Thaïlande où seule la classe Affaires sera encore disponible en plus de l'Economie. Déjà en mars dernier, elle proposait d’importants rabais sur les vols en Première sur une quarantaine de destinations, dont Bangkok dont le prix du billet était quasiment divisé par deux. En revanche, pas question de toucher aux routes entre l’aéroport de Francfort et Miami, Johannesburg, Riyad ou Koweït City, sur lesquelles la demande de confort absolu ne faiblit pas. But du jeu pour Lufthansa, dont plus d’un tiers des revenus vient des classes supérieures : économiser environ 50 millions d’euros. Car outre l'aménagement de nouvelles cabines, elle s’est lancée dans un coûteux plan de renouvellement de la flotte, qui la verra à l’horizon 2025 ne plus opérer que cinq types d’avion contre six actuellement : les Airbus A330-300, A350-900 et A380, et les Boeing 747-8i et 777-9X (même principe en moyen courrier, où sur 9 types aujourd’hui survivront seulement les monocouloirs Airbus, les Embraer E190/195 et les Bombardier CRJ-900). 300 nouveaux avions auront été acquis d’ici là afin de diminuer la facture en carburant, pour une flotte qui devrait culminer à 400 appareils en 2016. La compagnie de Star Alliance n’est certes pas la première à choisir de rehausser la qualité de sa classe Affaires au détriment de la Première, Delta Air Lines et United Airlines entre autres ayant fait le choix d’un haut de gamme représenté par la Business. A l’opposé des compagnies du Golfe comme Emirates Airlines, Etihad Airways ou Qatar Airways, qui monopolisent les récompenses internationales sur la qualité de leur offre, en particulier auprès de Skytrax chez qui Lufthansa ambitionne justement de devenir « compagnie cinq étoiles ». Mais comme le reconnaissait le PDG d’Emirates Tim Clark, les amateurs de Première ne sont pas plus d’un million dans le monde… air-journal_Lufthansa A380 premiere