La low cost easyJet est la première compagnie aérienne majeure à neutraliser 100% des émissions carbone de ses vols. Elle continue en parallèle d’œuvrer pour le futur de l’aérien grâce à la signature avec Airbus d’un accord de recherche sur l’avion hybride et électrique.

Depuis le 19 novembre 2019, la spécialiste britannique du vol pas cher propose des « vols zéro carbone » sur l’ensemble de son réseau, grâce à la compensation des émissions à travers des programmes accrédités Gold Standard et VCS (Verified Carbon Standard), « deux des normes de vérification les plus strictes ». Ces projets seront centrés sur la reforestation, les énergies renouvelables et les programmes communautaires. La compensation des émissions carbone n’est selon le communiqué d’easyJet « qu’une mesure provisoire en attendant que de nouvelles technologies soient mises au point, permettant un impact environnemental réduit. Ainsi, la compagnie continuera de soutenir les technologies innovantes, notamment le développement d’avions hybrides et électriques, en travaillant avec d’autres acteurs du secteur « pour réinventer et décarboner l’aviation sur le long terme ». L’objectif sera pour easyJet de réduire la compensation carbone à mesure de l’émergence de nouvelles technologies.

En vue de cet objectif, easyJet annonce avoir signé un protocole d’accord avec Airbus concernant un projet de recherches conjoint sur les avions hybrides et électriques. Cette collaboration représente une étape importante vers une meilleure compréhension par l’industrie des possibilités et des défis opérationnels et d’infrastructure liés aux avions hybrides, et entièrement électriques. Elle portera sur trois projets distincts, « afin de définir les impacts et les exigences nécessaires à l’introduction à grande échelle d’avions durables de nouvelle génération au sein des infrastructures et de l’activité quotidienne de l’aviation commerciale ». Depuis deux ans, easyJet collabore avec Wright Electric dont l’objectif est de construire un avion entièrement électrique, de la taille des avions utilisés par easyJet et qui pourrait être utilisé pour des vols court-courriers. La compagnie travaille également avec Rolls Royce et Safran sur de nouvelles technologies visant à réduire l’empreinte carbone des vols. La low cost souhaite également « stimuler l’innovation » dans le domaine de la réduction des émissions carbone en soutenant d’une part le développement de technologies qui permettront la mise au point d’avions hybrides-électriques et d’avions entièrement électriques, et d’autre part en devenant le leader des technologies de pointe de capture du carbone. easyJet utilisera ces technologies ainsi que les carburants durables pour l’aviation (SAF – sustainable aviation fuels) « dès qu’ils seront disponibles et commercialement viables ». La technologie électrique étant encore en cours de développement, la compagnie continuera à travailler « sur d’autres actions à court et moyen terme pour réduire ses émissions carbone » : cela pourrait notamment inclure l’introduction de technologies telles que le roulage sur piste sur charge électrique, l’utilisation d’unités auxiliaires d’alimentation électrique ainsi que la réduction des émissions carbone provenant des activités au sol, grâce par exemple à l’utilisation d’énergies renouvelables.

Depuis 2000, easyJet a réduit de plus d’un tiers (33,67%) les émissions carbone pour chaque kilomètre parcouru par passager. Autres initiatives : l’introduction de chariots, tapis et sièges plus légers, le roulage sur piste avec un seul moteur et le retrait des manuels en papier des avions. En 2015, easyJet s’est fixé un objectif renforcé de réduction de ses émissions carbone par passager/kilomètre à savoir, atteindre une réduction de 10% des émissions carbone par passager/kilomètre d’ici 2022 par rapport à 2016.

Johan Lundgren, PDG d’easyJet, a déclaré : « Le changement climatique est l’affaire de tous. Chez easyJet, nous attaquons de front ce défi en choisissant de neutraliser 100 % des émissions carbone de nos vols dès d’aujourd’hui, une première mondiale pour une grande compagnie aérienne. Bien sûr, nous avons conscience que la compensation carbone ne peut être qu’une mesure provisoire en attendant les technologies qui nous permettront de réduire radicalement l’impact des vols sur l’environnement mais nous souhaitons agir dès maintenant. Il existe aujourd’hui un vrai choix des modes de transports ainsi qu’une réflexion liée à l’empreinte carbone de chacun d’entre eux. Pour les nombreux citoyens qui souhaitent continuer à prendre l’avion, nous voulons être l’une des meilleures options qui s’offre à eux. EasyJet a d’ailleurs depuis longtemps une culture de la performance environnementale. Ainsi, notre flotte et nos opérations de vols nous distinguent de nombreuses autres compagnies sur ce point. Cependant, notre priorité est de continuer à travailler à la réduction de notre empreinte carbone à court terme, tout en travaillant à long terme pour soutenir le développement de nouvelles technologies, y compris les avions électriques qui visent à réduire radicalement l’empreinte carbone de l’aviation ». Le dirigeant de la low cost rappelle avoir « besoin que les gouvernements soutiennent les efforts pour la décarbonation de l’aviation en réformant la fiscalité appliquée à notre industrie, en encourageant les initiatives positives, en finançant la recherche et le développement de nouvelles technologies, et enfin en s’assurant que les pionniers ne soient pas pénalisés ».

Guillaume Faury, PDG d’Airbus, ajoute de son côté : « La performance environnementale est une priorité absolue d’Airbus, et nous sommes fiers d’avoir easyJet comme partenaire pour notre recherche sur les avions hybrides et électriques. Airbus s’engage à atteindre les objectifs de décarbonation de l’aviation. En concentrant nos efforts de recherche sur les technologies de propulsion hybride et électrique, nous jouons un rôle de premier plan, aux côtés de nos clients, dans le développement de technologies propres et sûres pour l’avenir durable de notre industrie ».

EasyJet : neutralisation carbone et avion hybride d’Airbus 1 Air Journal