Air Canada a commencé à annuler des vols jeudi, anticipant une grève imminente de ses 10 000 membres d’équipage de cabine prévue ce weekend.
Si la paralysie totale de la compagnie intervient, le pays, déjà dépendant des liaisons aériennes pour ses vastes distances, risquerait de subir un chaos sans précédent dans les déplacements, avec également de fortes répercussions sur les voyages internationaux. Mark Nasr, directeur des opérations d’Air Canada, a annoncé que « plusieurs dizaines » de vols long-courriers seraient suspendus dès jeudi soir. Le rythme des annulations s’accélérera, pour mener à l’arrêt complet des vols de la compagnie dès samedi matin, affectant ainsi environ 130 000 voyageurs chaque jour. Il prévient : « L’impact sur nos clients sera considérable. Pour garantir une mise à l’arrêt ordonnée et sécurisée, nous devons commencer cette procédure dès maintenant. »
La compagnie et le syndicat des hôtesses et stewards ont tous deux déposé des préavis fixant l’arrêt des opérations juste après minuit dans la nuit de vendredi à samedi. Le syndicat annonce une grève, la direction prévoit un lock-out, après des négociations tendues et infructueuses. Les revendications portent sur une hausse des salaires et la rémunération du travail effectué avant décollage et après l’atterrissage.
À la stricte origine du blocage : la rémunération, strictement limitée aux heures de vol, alors que d’autres compagnies nord-américaines ont commencé à payer leurs salariés également pendant l’embarquement. Le président du syndicat, Wesley Lesosky, affirme : « La solution est claire : rémunérer le personnel dès qu’il travaille, et leur accorder un salaire digne qui leur permette de vivre et de travailler convenablement. »
Air Canada représente près de la moitié du trafic aérien intérieur du pays et dispose du réseau international le plus développé, desservant 65 pays. Pendant cette période, le Canada connaît un essor du tourisme intérieur, alimenté notamment par la désaffection envers les États-Unis, suite aux mesures protectionnistes de l’administration Trump.
La compagnie a indiqué tenter de recaser les passagers sur d’autres vols, mais les places encore disponibles sont rares, surtout en pleine saison touristique. Les vols opérés par des partenaires régionaux ne sont pas concernés, soit environ un tiers du trafic quotidien.
©Air Canada
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