Longtemps restée à l’écart de la scène internationale, la Serbie est un pays qui a longtemps souffert d’une image associée à la tragédie de la guerre civile yougoslave des années 1990. Sortant de son isolement diplomatique depuis une décennie, ce principal des pays des Balkans connaît une véritable mue. Le vent du changement est porté par une jeunesse de plus en plus engagée contre la corruption et tournée vers l’Europe de l’Ouest, comme en atteste l’immense mouvement social depuis un an.

Entre 2014 et 2024, le nombre annuel de touristes en Serbie est passé de 2 à 4,4 millions, soit un doublement en dix ans. Cette hausse est portée par les visiteurs venus des pays voisins (Macédoine, Grèce, Bosnie-Herzégovine), mais aussi de Turquie, de Russie et, plus récemment, de Chine, dont le nombre de visiteurs a bondi de 70 % entre 2023 et 2024.

Les Français, eux, restent peu nombreux : environ 35 000 voyages recensés en 2019, chiffre stable depuis. Mais les autorités serbes souhaitent désormais renforcer cette niche touristique, dans le prolongement du rapprochement diplomatique entre Belgrade et Paris. Les présidents Emmanuel Macron et Aleksandar Vučić se sont rencontrés récemment pour renforcer les liens entre les deux pays, dans le prolongement de l’investissement des multinationales françaises dans le pays. Exemple de coopération réussite déjà en place : le groupe français Vinci Airports gère depuis 2018 l’aéroport international Nikola Tesla de Belgrade.

L’aéroport de Belgrade et Air Serbia en plein essor
D’ailleurs, l’aéroport de la capitale serbe, le principal du pays, a accueilli un record de 8,3 millions de passagers en 2024. Grâce à un plan d’investissement de 730 millions d’euros, il vise 15 millions d’ici 2043. Son réseau s’est considérablement densifié : 86 nouvelles liaisons ont été ouvertes en 2024, portant le total à 116 destinations directes.

Héritière de JAT Airways de l’ex-Yougoslavie, Air Serbia relie Paris, Lyon et Nice à Belgrade. Elle assure une dizaine de vols hebdomadaires depuis Paris-Charles de Gaulle (2 h 20 de vol en moyenne). Sa liaison saisonnière Lyon–Belgrade est desservie deux fois par semaine, mais la ligne s’interrompt en octobre. Sa liaison Nice–Belgrade, tout juste ouverte l’an dernier, est assurée à l’année, avec deux vols hebdomadaires. La low cost easyJet opère également deux rotations hebdomadaires au départ de Paris-CDG pendant la saison hivernale, tandis que la low cost Wizz Air dessert Belgrade au départ l’aéroport de Paris-Beauvais. Un projet de ligne Transavia depuis Paris-Orly a été suspendu en raison des sanctions américaines visant NIS, fournisseur de carburant de l’aéroport serbe, détenu à 50 % par la société russe Gazprom Neft.

Belgrade, capitale vibrante et accessible
La Serbie est une destination sous-estimée du tourisme européen. Belgrade, bâtie à la confluence du Danube et de la Save, offre une expérience de séjour unique avec son mélange d’héritages romains, ottomans et socialistes. Son centre historique dévoile une atmosphère à la fois détendue et vibrante : cafés traditionnels, bains thermaux, promenades le long du fleuve. La ville cultive également une vie nocturne intense, héritière des clubs « splavovi » installés sur les péniches du Danube, et se rêve en nouvelle Budapest des Balkans. Pour une expérience plus typique, les « kafanas » (tavernes populaires) accueillent musiciens et comédiens. On y écoute la « narodna muzika », musique traditionnelle serbe, et l’on rit devant les « komedija », petites pièces de théâtre humoristiques inspirées de la vie quotidienne.

Impossible de manquer la cathédrale Saint-Sava, l’un des plus grands édifices orthodoxes d’Europe, visible depuis les hauteurs de la forteresse de Kalemegdan. Certains bâtiments portent encore les stigmates des bombardements de l’OTAN en 1999, rappelant un passé récent encore présent dans le paysage urbain. Les amateurs de football ne manqueront pas le stade Rajko Mitić, antre de l’Étoile rouge de Belgrade, vainqueur de la Ligue des champions en 1991. Un soir de coupe d’Europe, l’ambiance y est parmi les plus électriques du continent.

Le coût de la vie à Belgrade est environ 25 à 30% moins élevé qu’en France, permettant de profiter de vacances abordables avec des repas, hébergements et loisirs à tarifs avantageux. Un budget moyen de 70 euros par jour suffit pour un séjour en hôtel 3 étoiles, deux repas et les transports, laissant la place à la découverte des principaux attraits de la ville.

Au-delà de Belgrade : nature et authenticité
Si la capitale concentre l’essentiel des voyages touristiques, les autorités souhaitent désormais promouvoir d’autres régions. Les montagnes serbes, encore peu fréquentées, offrent des vacances plus authentiques : randonnées, baignades dans les ruisseaux, accueil en auberge, dégustation de « ćevapi » (boulettes de viande grillée) accompagnés d’un verre de « rakija ». C’est dans ces paysages préservés que se révèle peut-être le mieux la véritable âme serbe, entre hospitalité, nature et traditions vivantes.

Cependant, explorer la Serbie hors de Belgrade peut nécessiter une organisation complexe, en particulier pour certaines prestations (croisières sur le Danube, visites guidées francophones). En France, les voyagistes généralistes comme Leclerc Voyages ou Lastminute proposent des formules diverses, adaptées à tous les budgets. Spécialiste de la région, l’agence de voyages locale Horizons Balkans Bynativ se démarque avec des séjours sur mesure, des autotours en liberté pour découvrir tous les incontournables de la destination ou un city break en immersion à Belgrade. Ces autotours permettent de vivre le pays au cœur de son authenticité et de son terroir, en logeant chez les habitants locaux et en y découvrant ses forteresses, ses villes typiques et animées. Et s’appuyer sur un réceptif peut s’avérer judicieux pour bénéficier d’une organisation clé en main sur place.

À noter que Horizons Balkans Bynativ ne vend pas de billet d’avion, que le voyageur devra se procurer lui-même. Au moment de la publication de cet article, nous trouvons des billets aller-retour Paris-Belgrade en classe Economique à 134 € sur Air Serbia, pour un voyage d’une semaine en octobre ou en novembre.

Voyage en Serbie : un pays en pleine reconquête de son image 2 Air Journal

@Office du Tourisme de Serbie