Lundi soir, Finnair a dû clouer au sol huit de ses Airbus A321, après avoir découvert que des équipes de nettoyage avaient involontairement altéré la protection ignifuge des housses de sièges.

Un simple geste d’entretien a viré à la mésaventure technique. La compagnie finlandaise, réputée pour la propreté exemplaire de ses appareils, avait demandé un rafraîchissement des sièges de sa flotte moyen-courrier. Mais le fabricant a ensuite révélé un détail passé inaperçu : l’usage d’eau pour nettoyer le tissu pourrait compromettre le traitement anti-feu appliqué lors de l’assemblage.

Résultat, huit Airbus A321 – soit plus d’un quart des avions court et moyen-courrier de Finnair – ont été immédiatement mis hors service. Selon la compagnie, cette décision pourrait affecter plus de 20 vols par jour, laissant des milliers de passagers temporairement bloqués à Helsinki et sur plusieurs escales européennes.

Dans un communiqué, Finnair a insisté : « La sécurité est toujours notre priorité absolue, et nous suivons strictement les instructions du fabricant ainsi que les recommandations des autorités. » Un porte-parole a ajouté : « Nous sommes désolés pour l’incertitude et les désagréments que cette situation peut causer. Nous faisons tout notre possible pour en limiter l’impact. »

Le constructeur des sièges n’a pas encore confirmé si le procédé de nettoyage à l’eau altérait effectivement les propriétés ignifuges du textile. Tant que cette question reste sans réponse, les appareils restent immobilisés par principe de précaution. Ces annulations surviennent pendant les vacances d’automne en Finlande, ce qui accentue la pression sur la compagnie aérienne pour trouver de nouveaux vols pour les passagers concernés. Finnair contacte directement les clients concernés et tente de trouver des vols alternatifs. « Cette situation est regrettable et nous sommes sincèrement désolés pour la gêne occasionnée à nos clients », a déclaré Mari Kanerva, directrice des communications de Finnair.

Avant les années 1980, la résistance au feu des matériaux de cabine n’était guère encadrée. Deux drames ont changé cela à jamais, détaille le site PYOK : l’accident du vol Air Canada à Cincinnati en 1983 et celui du British Airtours à Manchester en 1985. Dans les deux cas, des matériaux hautement inflammables avaient favorisé la propagation rapide du feu et un épais nuage toxique, causant de nombreuses victimes par inhalation de fumées.

Depuis, les normes internationales imposent que les coussins et revêtements des sièges soient ignifugés, tout comme les parois, moquettes et galeries. Toute suspicion sur la conformité de ces matériaux entraîne l’immobilisation immédiate de l’appareil, jusqu’à validation des tests par les autorités compétentes.

Insolite : Finnair immobilise une partie de sa flotte après un incident de nettoyage à l’eau 1 Air Journal

©Airbus