Un avion cargo UPS McDonnell Douglas MD-11F s’est écrasé peu après son décollage de l’aéroport international Muhammad Ali de Louisville le mardi 4 novembre 2025, déclenchant un immense incendie. Le drame a fait au moins douze victimes, toutes non encore identifiées, et de nombreux blessés. L’enquête en cours de l’autorité américaine de sécurité NTSB se concentre sur la séparation du moteur gauche en vol, un événement extraordinaire qui pourrait expliquer la catastrophe. Le trafic aérien reprend progressivement après plusieurs heures d’interruption.

Le 4 novembre au soir, alors qu’il s’apprêtait à décoller vers Honolulu, le vol UPS 2976 équipé d’un McDonnell Douglas MD-11F s’est transformé en cauchemar. Des images vidéo prises par des témoins et la vidéosurveillance de l’aéroport montrent un incendie prenant naissance sur l’aile gauche, à la hauteur du moteur n°1, juste avant que celui-ci ne se détache brutalement pendant la course au décollage. L’avion a brièvement décollé avant de retomber sur le sol et de s’écraser dans une zone industrielle située près de l’aéroport, provoquant une énorme boule de feu visible dans toute la ville.

La séquence, capturée par caméra embarquée et vidéosurveillance, révèle un scénario où le moteur gauche se détache, entraînant la perte de contrôle progressive de l’appareil. Le gouverneur du Kentucky, Andy Beshear, a déclaré une situation d’urgence et annoncé que le bilan provisoire comptait douze morts, avec plusieurs blessés graves hospitalisés. Le maire de Louisville, Craig Greenberg, a confirmé que les victimes n’étaient pas encore identifiées et que les opérations de secours se poursuivaient sur le site.

Deux entreprises proches de l’aéroport ont également subi des dommages dus aux débris enflammés. L’accès à la zone a été strictement contrôlé pendant l’intervention des services d’urgence.

Enquête NTSB : les boîtes noires et la mécanique en question

L’équipe d’investigation du National Transportation Safety Board (NTSB) est rapidement arrivée sur place pour examiner le site du crash. Les deux boîtes noires du MD-11 — le cockpit voice recorder (CVR) et le flight data recorder (FDR) — ont été retrouvés avec des dommages externes minimes. Ces enregistreurs, essentiels pour comprendre la chronologie des événements, sont pris en charge par le laboratoire du NTSB à Washington.

Todd Inman, représentant du NTSB, a expliqué que la priorité est d’analyser les données issues des boîtes noires, des relevés vidéo, des journaux de maintenance et des conditions du moteur gauche et de sa fixation. Le pylône moteur, cette pièce reliant le moteur à l’aile, fait l’objet d’un examen minutieux pour détecter toute trace de fatigue du métal ou de défaillance structurelle.

Les experts soulignent que si le MD-11 peut voler avec un moteur en panne, la séparation complète d’un moteur est un incident rarissime et dramatique dont les conséquences sont difficiles à gérer, même pour un équipage expérimenté. L’enquête impliquera aussi Boeing, UPS, ainsi que les syndicats concernés, pour un examen complet de l’appareil, de son entretien et de ses opérations récentes.

Reprise progressive des vols à Louisville

Malgré la tragédie, les opérations aériennes ont pu reprendre après une nuit d’interruption complète à l’aéroport Muhammad Ali de Louisville. Dès mercredi, le trafic passager a redémarré sur la piste 11/29, avec toutefois des retards accumulés à cause de la gestion des conséquences du crash. Les vols cargo UPS, essentiels à cette plaque tournante logistique mondiale, ont repris environ 24 heures après l’accident.

UPS, qui opère quotidiennement près de 300 vols depuis ce hub, a annoncé que ses activités de tri de colis à Louisville avaient été interrompues temporairement mais reprendront rapidement. Le déploiement d’environ 200 pompiers et 18 services d’urgence a permis un contrôle rapide de l’incendie et une sécurisation du site.

Contexte technique et historique

Le McDonnell Douglas MD-11, tri-réacteur lancé dans les années 1990, est en fin de carrière dans le transport passagers, mais continue de voler pour le fret aérien. À plus de 30 ans d’âge, cet avion fait face à des défis liés à l’usure et aux maintenances rigoureuses nécessaires. Les analystes mettent en lumière la question du moteur gauche, et notamment de son système d’attache au pylône, un point potentiellement critique. Le NTSB s’attache à établir si une anomalie mécanique ou de maintenance a causé la rupture, ce qui est crucial pour prévenir de futurs accidents de cette nature. L’avion impliqué dans le crash de Louisville datait de 1991, soit 34 ans de service commercial. Il avait été acquis par UPS en 2006.

Crash UPS à Louisville : douze morts confirmés, le moteur s’est détaché au décollage 1 Air Journal

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