El Al, la compagnie aérienne emblématique d’Israël, a publié des résultats financiers exceptionnels pour le troisième trimestre 2025, affichant un bénéfice net record de 203 millions de dollars, en hausse de plus de 8% par rapport aux 187 millions réalisés sur la même période en 2024.

Le chiffre d’affaires a également augmenté de plus de 7%, atteignant 1,07 milliard de dollars contre un milliard l’an précédent. Cette performance témoigne d’une forte demande, la compagnie ayant maintenu un taux de remplissage moyen de ses avions à 95,3% sur la période, en hausse par rapport à 93,8% un an avant.

Contexte géopolitique : la guerre à Gaza impacte le trafic aérien

Depuis le déclenchement du conflit en octobre 2023, plusieurs grandes compagnies étrangères ont suspendu leurs vols vers et depuis l’aéroport Ben Gourion de Tel Aviv. Ce retrait a créé un espace sur le marché qu’El Al, ainsi que quelques transporteurs israéliens plus modestes et une poignée de compagnies du Golfe et d’Europe de l’Est, ont su occuper efficacement.

Bien que certaines compagnies américaines et européennes commencent à reprendre progressivement leurs vols vers Israël, c’est El Al qui conserve la part majeure du trafic, notamment sur les liaisons transatlantiques, où elle détient toujours près de 75% du marché, malgré une légère érosion récente.

Des tarifs en hausse et des bénéfices sous le feu des critiques

El Al explique cette croissance notamment par une augmentation moyenne du prix des billets combinée à un taux d’occupation exceptionnellement élevé. La recette par kilomètre pondéré (RASK) a progressé de 4,2% par rapport à la même période l’an dernier.

Cependant, ces résultats impressionnants ne sont pas sans polémique. Certains concurrents et observateurs dénoncent des pratiques de “profiteering” (profit excessif en période de conflit) et accusent la compagnie d’imposer des tarifs surélevés en situation de crise. La direction d’El Al rejette fermement ces accusations, soulignant qu’elle répond à une forte demande tout en opérant dans un contexte complexe et incertain.

La situation financière d’El Al demeure solide, avec un excédent de trésorerie net de 534 millions de dollars et plus de 1,8 milliard en liquidités, malgré une dette financière d’environ 1,3 milliard. L’administration actuelle, dirigée par la PDG sortante Dina Ben Tal Ganancia, attribue ce succès à une gestion rigoureuse et à une adaptation rapide aux nouvelles réalités sécuritaires et commerciales. Le successeur annoncé, Levy Halevy, doit poursuivre cette dynamique tout en anticipant un retour progressif de la concurrence étrangère au cours du dernier trimestre 2025, qui pourrait modérer la croissance mais pas freiner complètement la demande pour les vols assurés par El Al.

El Al signe un nouveau record de bénéfices au troisième trimestre 2025 dans un contexte de guerre 1 Air Journal

©Nicky Boogaard via Wikimedia Commons