Les arrivées de touristes internationaux ont augmenté de 5% sur les neuf premiers mois de 2025, franchissant la barre de 1,1 milliard de voyageurs et dépassant leur niveau d’avant‑crise, avec une dynamique portée à la fois par la reprise du trafic aérien et par des dépenses en hausse dans de nombreuses destinations.
Pour les compagnies aériennes et les aéroports, cette croissance confirme un cycle de forte demande, mais sous contraintes de coûts, de capacité et de contexte géopolitique, que les voyageurs ressentent déjà dans le prix des billets et des séjours.
Le tourisme mondial dépasse 2019
Selon la dernière édition du World Tourism Barometer de l’UN Tourism (ONU Tourisme), plus de 1,1 milliard de touristes ont voyagé à l’international entre janvier et septembre 2025, soit environ 50 millions de plus que sur la même période de 2024 (+5%). Les arrivées se situent désormais environ 3% au‑dessus de 2019, confirmant que le tourisme mondial a dépassé son niveau pré‑pandémique malgré un environnement économique tendu.
Cette progression s’est appuyée sur un très bon troisième trimestre, marqué par une hausse de 4% des arrivées par rapport à l’été 2024 dans l’hémisphère Nord, en particulier en Europe et autour du bassin méditerranéen. Le secrétaire général de l’UN Tourism, Zurab Pololikashvili, souligne que « le tourisme international continue d’enregistrer une croissance soutenue en 2025, en termes d’arrivées mais surtout de recettes, malgré une inflation élevée dans les services touristiques et des tensions géopolitiques », en citant l’Afrique et l’Europe comme locomotives
Afrique et Europe en tête
L’Afrique affiche la plus forte dynamique régionale avec une progression estimée de 10% des arrivées à fin septembre 2025, portée à la fois par l’Afrique du Nord (+11%) et par l’Afrique subsaharienne (+10%). Plusieurs destinations dépassent nettement la moyenne, comme l’Égypte, l’Éthiopie, l’Afrique du Sud ou le Maroc, qui ont toutes déjà surclassé leurs volumes de 2019.
L’Europe, premier marché récepteur mondial, a accueilli environ 625 millions de touristes internationaux entre janvier et septembre, soit une hausse de 4% sur un an. L’Ouest de l’Europe (+5%) et le Sud méditerranéen (+3%) ont particulièrement bien tiré parti de la saison estivale, tandis que l’Europe centrale et orientale continue de se redresser (+8%), même si ses arrivées restent encore 11% en deçà de 2019.
Amériques, Moyen‑Orient, Asie‑Pacifique
Les Amériques enregistrent une croissance plus modérée de 2% sur les neuf premiers mois de 2025, avec un léger repli au troisième trimestre (-1%) après un premier semestre plus dynamique. La situation est contrastée selon les sous‑régions : l’Amérique du Sud se distingue (+9%) alors que l’Amérique du Nord recule légèrement (-1%), les États‑Unis et le Canada affichant de petites baisses d’arrivées, tandis que l’Amérique centrale (+3%) et les Caraïbes (+1%) progressent plus timidement.
Au Moyen‑Orient, les arrivées ont augmenté de 2% par rapport à 2024, ce qui représente néanmoins un niveau environ 33% supérieur à celui de 2019, le plus fort dépassement par rapport à l’ère pré‑Covid. En Asie‑Pacifique, les arrivées gagnent 8% sur un an et reviennent à environ 90% des volumes de 2019, avec un rebond particulièrement marqué en Asie du Nord‑Est (+17% vs 2024), même si la région reste encore 12% en dessous de son niveau d’avant‑crise.
Pays champions de la croissance
Plusieurs marchés se distinguent par des hausses spectaculaires du nombre de visiteurs étrangers entre janvier et septembre 2025. Le Brésil enregistre ainsi une envolée des arrivées de l’ordre de 45% par rapport à 2024, tandis que le Vietnam et l’Égypte progressent d’environ 21%, l’Éthiopie et le Japon d’environ 18%, et l’Afrique du Sud de 17%.
Le Sri Lanka et la Mongolie gagnent environ 16% et le Maroc 14%, ces destinations ayant toutes déjà dépassé leurs volumes de 2019, signe d’une reconfiguration partielle des flux touristiques au profit de marchés émergents ou repositionnés. Pour les transporteurs aériens, ces tendances renforcent l’intérêt de déployer des capacités vers ces hubs de croissance, notamment sur le long‑courrier vers l’Asie, l’Afrique et l’Amérique du Sud.
Trafic aérien et capacité en hausse
Côté ciel, les données de l’IATA indiquent que le trafic aérien international, mesuré en RPK (revenue passenger kilometres), a progressé d’environ 7% entre janvier et septembre 2025 par rapport à la même période de 2024. La capacité internationale, en ASK (available seat kilometres), a augmenté d’environ 6%, ce qui traduit une adaptation progressive de l’offre à une demande toujours dynamique, dans un contexte de contraintes de flotte et de chaîne d’approvisionnement.
Les dernières analyses de septembre montrent une hausse globale du trafic passagers d’environ 3,6% sur un an, avec une contribution majeure des compagnies d’Asie‑Pacifique et une demande internationale qui reste le principal moteur. Pour les passagers, cela se traduit par une offre de sièges en croissance mais toujours tendue sur certains axes très demandés, maintenant une pression sur les prix, en particulier en haute saison et sur le long‑courrier.
Perspectives
L’UN Tourism maintient pour l’instant sa projection d’une croissance globale des arrivées internationales comprise entre 3% et 5% sur l’ensemble de l’année 2025. Les résultats à fin septembre se situent dans la fourchette haute de ce scénario, mais l’organisation prévient que les prix élevés du voyage, les tensions géopolitiques et certaines incertitudes économiques demeurent des facteurs de risque significatifs.

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