Vilnius, principal porte d’entrée aérienne de la Lituanie, a de nouveau été contrainte d’interrompre ses opérations ce week-end après la détection de ballons suspects dans son espace aérien, vraisemblablement utilisés pour la contrebande de cigarettes en provenance de Biélorussie.

L’aéroport de Vilnius, principal porte d’entrée aérienne de la Lituanie, a de nouveau été contraint d’interrompre ses opérations ce week-end après la détection de ballons suspects dans son espace aérien, vraisemblablement utilisés pour la contrebande de cigarettes en provenance de Biélorussie. Cet épisode s’ajoute à une série d’au moins une dizaine de fermetures depuis le début du mois d’octobre, illustrant un risque aéronautique désormais récurrent pour les compagnies et les voyageurs.

Normalement, les opérations doivent reprendre une fois l’espace déclaré sûr, mais les autorités préviennent que d’autres fermetures ponctuelles restent possibles tant que le phénomène se poursuit. Ces interruptions affectent en priorité le trafic point-à-point européen, avec des retards, des déroutements vers Kaunas ou Varsovie et des correspondances manquées pour les passagers en transit. Cet épisode s’ajoute à une série d’au moins une dizaine de fermetures depuis le début du mois d’octobre, illustrant un risque aéronautique désormais récurrent pour les compagnies aériennes et les voyageurs.

Des ballons de contrebande venus de Biélorussie

Vilnius attribue la majorité de ces incidents à des ballons de type météo utilisés par des réseaux de contrebande pour transporter des cigarettes biélorusses vers l’Union européenne, où les prix du tabac sont nettement plus élevés. Déjà, en octobre dernier, les autorités lituaniennes avaient dû suspendre à deux reprises le trafic aérien de leurs principaux aéroports après la détection de ballons suspects en provenance de Biélorussie. Selon les données officielles, près de 1 000 ballons ont été recensés en 2024 et déjà plus de 500 en 2025, certains emportant des dizaines de milliers de cigarettes chacun.

Ces ballons sont généralement lâchés côté biélorusse, montent à plusieurs kilomètres d’altitude et dérivent au gré des vents, ce qui les rend difficiles à contrôler et imprévisibles pour la gestion du trafic aérien. Lorsque des essaims de ballons approchent de couloirs de navigation ou de zones sensibles, les autorités lituaniennes préfèrent fermer temporairement l’espace aérien par principe de précaution.

Le gouvernement lituanien accuse le régime d’Alexandre Loukachenko de laisser prospérer, voire de « transformer en arme », cette contrebande par ballons afin de déstabiliser le pays voisin. La Première ministre Inga Ruginienė et d’autres responsables parlent ouvertement d’une « attaque hybride » visant la sécurité intérieure et les infrastructures stratégiques, dont les aéroports. Réponse du berger à la bergère : Minsk rejette ces accusations et présente au contraire les décisions lituaniennes – fermeture de l’espace aérien ou des frontières – comme un « complot insensé » orchestré par les pays occidentaux dans le cadre d’une guerre hybride contre la Biélorussie et la Russie. 

Pour réduire le risque, les garde-frontières lituaniens ont reçu l’autorisation d’abattre ces ballons depuis 2024, une politique que le gouvernement envisage d’intensifier. Vilnius évoque également un renforcement des moyens de surveillance radar basse et moyenne altitude, ainsi qu’une meilleure coordination avec les prestataires de contrôle aérien et les aéroports.

L’impact ne se limite plus à la Lituanie : des ballons chargés de cigarettes ont également été détectés en Lettonie, où les autorités rapportent des milliers de cartouches introduites par cette méthode et des détections radar jusqu’à plusieurs kilomètres d’altitude. Les pays de la région – dont la Pologne – affichent désormais une position commune plus ferme vis‑à‑vis de Minsk sur ces questions de sécurité aux frontières et de perturbations du trafic.

Nouveaux ballons suspects : l’aéroport de Vilnius à nouveau paralysé 1 Air Journal

©Vilnius Airport