American Airlines va débourser 30 millions de dollars pour acquérir deux portes d’embarquement de Spirit Airlines à l’aéroport international de Chicago O’Hare, un mouvement qui lui permet de regagner du terrain face à United dans son hub historique tout en offrant à Spirit une bouffée d’oxygène financière dans le cadre de sa seconde procédure de faillite.
Un juge du tribunal des faillites de New York a approuvé le transfert à American Airlines de deux portes préférentielles de Spirit à O’Hare pour un montant total de 30 millions de dollars, soit 15 millions par porte, un niveau jugé conforme aux conditions de marché. Il s’agit de la première cession d’actifs de Spirit à une autre compagnie dans le cadre de sa deuxième procédure de Chapitre 11 ouverte en août, moins d’un an après une première restructuration.
Spirit exploitait jusqu’ici quatre portes à usage préférentiel à O’Hare, identifiées G8, G10, G12 et G14, et a décidé de transférer à American les portes G8 et G10 situées au terminal 3, cœur des opérations de la compagnie texane à Chicago. L’une des trois lounges Admirals Club d’American à O’Hare est déjà localisée à proximité immédiate de G8, ce qui renforce la cohérence opérationnelle de la transaction.
Spirit réduit la voilure à Chicago
La cession de ces portes s’inscrit dans la stratégie de recentrage de Spirit, qui a déjà quitté 14 aéroports et résilié des contrats de location portant sur plus de 80 avions – l’objectif est de se séparer de plus de 100 avions) pour adapter sa flotte qui passerait d’environ 214 avions aujourd’hui à près de 100 appareils – et son réseau à une demande insuffisante. À O’Hare, ses départs quotidiens en pointe sont passés d’environ 32 vols à un volume réduit de moitié, rendant inutile la conservation de quatre portes dédiées.
Selon les documents de la procédure, Spirit souligne que la vente répond d’abord à une logique opérationnelle et de désendettement, les 30 millions de dollars étant affectés à des remboursements anticipés de prêts plutôt qu’à un renforcement direct de la trésorerie de court terme. La compagnie a par ailleurs indiqué que cet accord avec American est limité aux opérations aéroportuaires et ne préfigure pas en soi un rapprochement capitalistique, même si son plan de restructuration évoque explicitement la possibilité d’une cession ou d’une fusion avec un autre transporteur.
American reprend la main… en partie
Pour American Airlines, l’acquisition des portes G8 et G10 permet de reconstituer une partie de sa présence physique à O’Hare, entamée par un vaste exercice de réallocation des portes mené par Chicago. Dans ce processus fondé sur la fréquence des vols post‑pandémie et les calendriers de travaux, United a obtenu cinq nouvelles portes tandis qu’American en a perdu quatre, un changement officialisé le 1er octobre.
Selon le site spécialisé View from the wing, le déséquilibre observé à O’Hare découle en partie de la trajectoire de sortie de crise choisie par American, qui a concentré sa reprise de capacité sur d’autres bases plutôt que sur Chicago. Durant la pandémie, la compagnie a retiré de sa flotte les Boeing 757 et 767, les Airbus A330 ainsi que les Embraer E190, et a immobilisé une partie des avions régionaux, notamment sous l’effet de la pénurie de pilotes, limitant sa capacité à remonter rapidement son offre.
Le déséquilibre observé à O’Hare découle en partie de la trajectoire de sortie de crise choisie par American, qui a concentré sa reprise de capacité sur d’autres bases plutôt que sur Chicago. Durant la pandémie, la compagnie a retiré de sa flotte les Boeing 757 et 767, les Airbus A330 ainsi que les Embraer E190, et a immobilisé une partie des avions régionaux, notamment sous l’effet de la pénurie de pilotes, limitant sa capacité à remonter rapidement son offre.

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