La compagnie aérienne américaine à bas coûts Spirit Airlines a annoncé vendredi, dans un communiqué, avoir déposé le bilan pour la seconde fois en moins d’un an.

Elle explique que sa décision de se placer sous la protection du Chapter 11 — la loi américaine sur les faillites — vise à « opérer une transformation financière et opérationnelle, redessiner son réseau, optimiser sa flotte et réaligner sa stratégie face aux évolutions du marché ». La compagnie précise que ses vols, la vente de billets et l’ensemble de ses opérations « se poursuivent » en parallèle de cette procédure, engagée devant un tribunal fédéral des faillites de New York. Les salaires seront versés et les obligations envers les fournisseurs respectées, assure-t-elle.

La direction indique vouloir mettre en œuvre les « vastes changements nécessaires pour placer l’entreprise sur une trajectoire durable » et affirme avoir mené ces derniers mois des « discussions actives avec ses créanciers, détenteurs d’obligations et partenaires ».

Spirit Airlines avait déjà eu recours à une procédure similaire en novembre 2024, dans le cadre d’un accord prévoyant une réduction de sa dette. Elle avait alors bénéficié d’une injection de 350 millions de dollars de la part de ses créanciers, en échange d’actions. Cette restructuration, validée par un juge le 20 février 2025, devait alléger sa dette d’environ 800 millions de dollars. Pourtant, la compagnie avait engrangé une perte nette de 245 millions de dollars au deuxième trimestre 2025, son premier trimestre complet après la sortie de cette première faillite.

Au 30 juin dernier, la dette de Spirit atteignait 2,69 milliards de dollars, dont 930 millions à rembourser d’ici 2030. L’action de la compagnie, qui a déjà perdu plus de 86% de sa valeur en six mois, a reculé de 2,4% vendredi après la clôture de Wall Street.

Spirit, basée à Dania Beach (Floride), a cumulé onze trimestres consécutifs de pertes jusqu’en août 2024. Si elle avait profité d’une hausse de la demande post-Covid, sa stratégie d’expansion s’est heurtée à une surrenchère de l’offre et à une concurrence intense. En 2022, Frontier Airlines avait tenté de fusionner avec elle dans le cadre d’une opération à 2,9 milliards de dollars, avant que JetBlue ne propose une offre supérieure — finalement bloquée par les autorités américaines de la concurrence.

Spirit Airlines dépose à nouveau le bilan, moins d’un an après une première restructuration 1 Air Journal

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