Dans le procès  du crash du Concorde d’Air France, les avocats de la défense mettent en doute l’indépendance du Bureau d’enquêtes et analyses (BEA), chargé de l’enquête technique. Au sixième jour du procès du crash du Concorde, la défense a mis en doute le comportement du BEA. « Le dossier démontre que vous soumettez un projet de communiqué de presse à l'approbation d'autres personnes, y compris le procureur. Pourquoi vouloir l'avis du Procureur de la République sur votre communiqué ? » a demandé au BEA Me Emmanuel Marsigny, avocat d'un des employés de Continental Airlines prévenus dans ce dossier. Selon lui, le document a également été envoyé à la compagnie Air France, au ministère de l'Equipement et au groupe aéronautique EADS, héritier du constructeur du Concorde. « La détermination des faits est neutre » lui a répliqué Paul-Louis Arslanian, entendu comme témoin en tant que directeur du BEA au moment de l'enquête sur le crash. Le jour précédent, le tribunal a écouté les échanges entre pilotes et la tour de contrôle. Les analystes n’ont alors pu affirmé que le bruit intervenu 37 secondes après le démarrage du Concorde était celui d’un éclatement de pneu. Or, d’après l’accusation, c’est une lamelle en titane abandonnée par un avion de la Continental Airlines qui est responsable d’une réaction en chaîne (éclatement de pneu, perforation du réservoir avant qu’il ne s’enflamme). La défense soutient à l’inverse que l’avion s’était enflammé 800 mètres avant cet incident.