La troisième phase de recherche pour retrouver les boîtes noires du vol AF447 déploie des moyens jamais mis en œuvre jusqu’à maintenant. Mais les chances de les retrouver restent malgré tout très aléatoires. C’est pourquoi 600 experts se sont réunis fin mars 2010 à Montréal afin de recenser les solutions pour que les informations en cas d’accident puissent être plus facilement récupérées. Vol AF447 : D’énormes moyens mais toujours pas de résultat à ce jour Les deux premières phases de recherche de l’été 2009 n’ont pas donné de résultat. Alors afin de parvenir à sortir des fonds marins les fameuses boîtes noires –probablement à 4 000 mètres sous le niveau de la mer -, une troisième phase de recherche se déploie avec des moyens considérables, mais extrêmement coûteux. Deux embarcations venues spécialement des Etats-Unis et de Norvège, quatre sonars et deux robots capables d’aller chercher les précieuses données contenues dans ces enregistreurs de vol. Mais incertitude quant aux résultats et coût de telles recherches ont incité des experts à considérer les alternatives aux boîtes noires telles qu’elles existent aujourd’hui. Les boîtes noires détachables A Montréal, la semaine dernière (fin mars 2010), 190 Etats de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) ont planché sur le sujet lors d’une réunion d’experts et sous l’égide du Bureau d’Enquêtes et Analyses français. Il a été question d’une nouvelle génération de boîtes noires, ces dernières ayant la particularité de se désolidariser de l’appareil et de flotter sur l’eau au lieu de disparaître dans les bas-fonds marins. Cette solution en a laissé sceptique plus d’un, un responsable d’Airbus estimant coûteux et difficile à mettre en place sur les appareils déjà existants. Quant aux avions qui arriveront sur le marché dans les prochaines années, il faudra réagir rapidement a-t-il conseillé : « Sur l’A350, qui sera mis en service en 2013, il n’est pas encore trop tard pour prévoir une boîte noire détachable, mais il faudrait nous le dire rapidement ». La piste satellitaire Des recherches sont actuellement menées par les avionneurs et laboratoires de recherche pour envoyer les données échangées à bord de l’avion en vol directement par satellite. Plus besoin de boîtes noires, tout passe par réseau satellite. Pour l’instant, le réseau en vol (antennes Satcom) « n’offre guère plus que des lignes téléphoniques améliorées (300 kbits) alors que nous développons une antenne à pointage électronique permettant du très haut débit proche de 100 mégabits » a indiqué Pierre Larrègle, directeur des opérations d’Axess Europe. Et de poursuivre, « nous pensons être opérationnels en 2012 ». Les passagers pourront aussi profiter de ce haut débit grâce à des connexions Internet haut débit ou télévision. Le personnel navigant pourra visionner la météo en 3 D. Et toutes les données et paramètres de vol seront instantanément transmis par satellite aux autorités compétentes. Ce système a reçu les faveurs du BEA en raison de son investissement financier raisonnable et de toutes les façons inéluctables. Les freins à la piste satellitaire Même si elle apparaît probante économiquement et réalisable techniquement, la piste satellitaire pose aussi le problème du secret des informations échangées. Pour des raisons politiques, certains pays peuvent se montrer réticents à envoyer des informations confidentielles par satellite. De même, certaines compagnies aériennes ou leurs équipages pourraient s’aligner sur une position de défense de leurs informations personnelles échangées. Il faudra donc dans un même temps penser aux systèmes de préservation des données lors de leurs transmissions.