Selon l’agence européenne Eurocontrol, cet été 2010 risque de connaître un pic au niveau des retards dans le domaine aérien. Pourtant, la France s’en sort plutôt bien en ce domaine, notamment Air France. Las Palmas et l’Allemagne parmi les cancres Les aéroports français ne sont pas classés non plus parmi ceux possédant les retards les plus conséquents puisqu’ils pointent aux vingtièmes places. Au hit parade des retardataires, on trouve  Las Palmas aux Canaries, la Grèce et la Chypre. Au niveau des pays et sur l’ensemble de l’année, l’Allemagne reste le cancre européen en raison de vols en provenance de Scandinavie ou en direction de l’Europe de l’Est. Ensuite, on trouve l’Espagne, la Grèce, puis la France. Après la gestion difficile du trafic, ce sont les conditions météorologiques qui ont le plus d’impact sur la ponctualité. La France bien placée Qui l’eut cru, la France que l’on croit enclin à accumuler les grèves, n’est pas le pays le plus touché par les retards dans le domaine aérien. Selon une enquête de l’Association européenne des compagnies aériennes (AEA) révélée par le journal du JDD, Air France possède 87 % de vols partant ou arrivant à l’heure. Il était de seulement 76 % (11 points de moins !) il y a dix ans. Pour comparaison, easyJet, second transporteur en France, a aujourd’hui 75 % de vols à l’heure. L’été 2010 propice aux retards Selon Eurocontrol, une agence européenne qui gère les flux de trafic, les compagnies aériennes auront du mal à maintenir un taux de ponctualité qui se situe dans la moyenne habituelle. « Nous atteignons tous les dix ans des pics de saturation extrêmes. Les derniers sont intervenus en 1999 et 2000. Là, malgré la crise économique et la baisse du trafic, ça recommence » lâche Francis Gainche d’Eurocontrol. Les raisons invoquées : des effectifs sous pression et des infrastructures aéroportuaires qui ont du mal à suivre la pente croissante du trafic aérien. « Quand le trafic est important, un grain de sable suffit à gripper la machine », affirme Lionel Guérin, patron de Transavia. La sécurité, nouveau frein à la ponctualité Il y a dix ans, les autorités avaient abaissé de moitié la distance réglementaire entre les appareils en vol, celle-ci passant de 2000 à 1000 pieds (de 600 m à 300 mètres). Mais la peur du terrorisme aérien et d’Al-Qaida, a contraint les pays à adopter des mesures contraignantes en matière de sécurité. Ainsi selon une analyse de Bloomberg News, la compagnie israêlienne El Al a consacré 100 millions de dollars en 2008 à la protection de ses vols, soit près de 77 dollars par passager. Et les Etats-Unis sont avec Israël, le pays le restrictif en la matière. Ainsi, depuis fin 2009, la ponctualité a été sérieusement mise à mal pour toutes les compagnies opérant vers cette destination. Sur les deux aéroports de Paris (Roissy Charles de Gaulle et Roissy), ce sont aujourd’hui 5 000 personnes qui sont chargées de la sécurité. Air France fait par exemple remplir un questionnaire par du personnel sous-traitant aux voyageurs à destination des Etats-Unis. Tout cela nécessite du temps supplémentaire. Mais d’autres causes sont pointées du doigt : grèves, volcan en éruption… Sur les deux dernières années en Europe, près de 40 % des vols n’ont pas pu décoller à l’heure.