La compagnie aérienne British Airways va construire une usine de retraitement des déchets qui pourrait alimenter une petite partie de sa flotte en biocarburant d'ici 2014. Restes de repas, herbe coupée et autres déchets domestiques et municipaux vont alimenter l'usine de retraitement que British Airways va construire à l'est de Londres, à hauteur de 500 000 tonnes par an. Et ces déchets seront transformés en carburant d'aviation qui devrait, si tout va bien, alimenter une partie des appareils de sa flotte à partir de 2014. Le choix technologique de la compagnie de l'alliance Oneworld repose sur le réchauffement des déchets à très haute température pour en séparer l'hydrogène et le monoxyde de carbone, qui sont ensuite "réassemblés" par une réaction chimique (l'effet Fisher-Tropsch) pour en faire du carburant. Les molécules du biocarburant obtenu sont les mêmes que celles produite par le raffinement de pétrole. Selon le chef de l'environnement de la compagnie Jonathan Counsell, "les déchets ménagers sont parfaits pour faire du carburant" en raison de leur haute teneur en biomasse. Argument supplémentaire, les déchets n'iront pas finir dans des décharges, où leur décomposition est source de méthane, un puissant gaz à effet de serre. Le projet reste cependant avant tout un moyen d'étudier la rentabilité du processus en grandeur nature, puisque l'usine ne pourrait produire au mieux que 2% du carburant nécessaire à British Airways. Mais l'annonce survient alors que de nombreuses voix s'élèvent contre le développement de biocarburants tirés de plantes telles que le blé ou de la canne à sucre, qui devraient être réservées à la consommation humaine. Et les plus durs des opposants préfèreraient voir les compagnies réduire le nombre de leurs vols, plutôt que de se lancer dans des recherches qui ressemblent fort à un plan marketing pour montrer qu'elles essaient de voler plus "verts".