Les paroles échangées entre pilotes et contrôleurs aériens lors du crash du Tupolev TU-154, avec à son bord feu le président polonais Lech Kaczinski ainsi que de hauts dirigeants de son pays, ont été rendues publiques par Comité intergouvernemental d'aviation sur son site interne. « Mais putain de merde il est où », lance le contrôleur de Smolensk (ouest de la Russie) après que le Tupolev ait disparu de ses écrans radar. « Il est parti faire un deuxième tour, puis a disparu », lui répond un deuxième contrôleur. « Oh putain », lâcha alors un troisième qui pressent de plus en plus qu’une catastrophe aérienne au retentissement historique vient de se produire. Lech Kaczinski, président polonais et 95 autres occupants, dont de nombreux hauts dignitaires polonais sont tués sur le coup le 10 avril 2010. Pourtant, les aiguilleurs du ciel russes ont bien dissuadé les pilotes d’atterrir à Smolensk en raison du brouillard épais.  Plus d’une heure avant l’atterrissage « attendu », un contrôleur informe par téléphone un supérieur : « J'ai été informé qu'un Tupolev-154 polonais vole vers nous. Putain. Ils ne nous demandent pas d'autorisation, il faut qu'on leur dise qu'on est complètement couvert » (par le brouillard.). "Pourquoi l'envoyer chez nous mainenant ?" Entre eux : « Il faut leur transmettre tant que tout fonctionne correctement que nous avons du brouillard, visibilité inférieure à 400 mètres. Pourquoi l’envoyer chez nous maintenant ? » Plus tard, l’aiguilleur prévient les pilotes du Tupolev : "Les conditions pour vous accueillir ne sont pas réunies". Les contrôleurs leur demandent au préalable leur réserve de carburant (« 11 tonnes » répond le pilote) et leur aérodrome de secours (« Vitebsk à Minsk »). Les pilotes confirmeront qu’ils ont bien assez de carburant pour aller à Vitebsk, mais décident de tenter les conditions « défavorables ». Le pilote : « Merci, mais si c’est possible, on tentera l’approche, si la météo est défavorable on fera un second tour. » 10 h 25, descente à 1500 mètres. 10 h 30 le pilote : « On est à 1000 (mètres), descendons » 10 h 34, le pilote : « Je suis à 500 mètres » 10 h 34, le contrôleur : « Avez-vous déjà atterri sur un aérodrome militaire? » Réponse : « Oui, bien sûr » 10 h 35 Contrôleur : « Les projecteurs comme pour un atterrissage de jour, à gauche, à droite et en début de piste » 10 h 40, le pilote : « Phares allumées » 10 h 40, contrôleur : « Répondez » 10h 41 et 14 secondes, le contrôleur : « Où est-il? », « 101, répondez. » Silence radio des pilotes. Selon le rapport final sur le crash de Smolensk, la responsabilité de l’accident incombe aux pilotes, ceux-ci étant « sous pression » de la part de hauts dignitaires dont le chef d'état-major de l'armée de l'air polonaise, qui était dans le cockpit, selon les boîtes noires. Ce dernier les aurait poussé à atterrir. Le rapport affirme qu’il avait 0,6 gramme d’alcool dans le sang lors du crash.