La compagnie aérienne Etihad Airways n'ajoutera pas plus de six nouvelles routes dans les deux ou trois années à venir, préférant renforcer ses fréquences afin d'attirer davantage de voyageurs d'affaires. Alors même que les trois grandes compagnies des Emirats Arabes Unis sont en discussion avec la France pour l'octroi de nouveaux créneaux de vols, Etihad affiche une stratégie différente de celle d'Emirates Airlines et Qatar Airways. Pas de multiplication de routes, mais l'ajout de vols tôt le matin ou le soir à même de séduire la clientèle d'affaires. "Avoir au moins un vol quotidien, et si possible deux", précise le PDG d'Etihad James Hogan dans une interview à Bloomberg, ce qui sera possible grâce entre autres aux cent avions qu'elle a commandés. Offrir plus de luxe qu'Emirates fait également partie du but d'Etihad, qui a précédé sa rivale de deux places au classement mondial des compagnies aériennes de SkyTrax en 2010. La compagnie d'Abou Dhabi dessert aujourd'hui 66 villes dans 44 pays, dont Paris, Genève, Bruxelles, Milan ou Toronto. La chasse aux hommes d'affaires va évidemment faire du mal aux compagnies européennes, qui en tirent une grande partie de leurs profits. Air France a déjà fait savoir son opposition à l'octroi de créneaux supplémentaires en France aux trois compagnies du Golfe, les discussions bilatérales venant de commencer à Paris. Des rumeurs annoncent déjà Toulouse comme prochaine destination d'Etihad, alors qu'Emirates (déjà présente à Nice) et Qatar Airways viseraient plutôt Lyon, Bordeaux ou Nantes. Etihad avait passé commande de cent avions en 2008, dont 55 Airbus (vingt A320, 25 A350 et dix A380 livrables en 2014) et 45 Boeing (35 787 et dix 777).