Furieuse des conclusions mi-figue mi-raisin des essais d'embarquement et débarquement à pied menés à l'aéroport d'Alicante, la compagnie aérienne low cost Ryanair a confirmé son intention de supprimer 80% de ses opérations à El Altet cet hiver. Le rapport publié par AENA indique en gros que si les opérations "à pied" prônées par la low cost irlandaise sont possibles en hiver à Alicante, elles ne le sont plus en été en raison de l'affluence de passagers qui rendrait impossible la mise en place de mesures de sécurité adéquates (sans les détailler). Le gestionnaire de l'aéroport recommande donc pour la haute saison l'emploi des passerelles pour l'embarquement et le débarquement des voyageurs, une opération facturée 2 millions par an aux compagnies. La réponse de Ryanair à ces conclusions a été immédiate et sans détour: les déclarations de l'AENA sur la sûreté des opérations à pied en été mais pas en hiver sont "fausses" et "abusives", et la low cost va entamer des procédures judiciaires pour que l'abandon des passerelles soit possible toute l'année. Et elle ajoute qu'elle a opéré de la sorte pendant des années à Alicante et continue à le faire dans plus de 140 aéroports en Espagne et en Europe sans le moindre problème. Stephen McNamara a donc confirmé que les coupes sombres envisagées pour l'hiver prochain seront maintenues, et remis en question le programme de vols pour l'été 2012, "sauf si Alicante supprime définitivement ces restrictions bizarres". Le nouveau terminal d'Alicante, inauguré en mars, dispose de seize passerelles dont l'emploi est facturé deux millions d'euros aux compagnies, et seules deux portes seraient utilisables pour des embarquements ou débarquements à pied (qui permet l'entrée et la sortie des voyageurs par les deux portes d'avion au lieu d'une seule, et donc plus rapidement). Ryanair avait dès le début avril annoncé la réduction de 80% de ses opérations sur place à partir du mois d'octobre si elle était forcée d'utiliser les passerelles (et donc de payer), et de ne laisser sur place que deux des onze appareils qui y sont basés. 21 des 62 routes seraient supprimées, parmi lesquelles Beauvais, Marrakech ou Fès, et les fréquences réduites sur 27 autres. Or avec environ 3,1 millions de passagers transportés en 2010, Ryanair représente le tiers des activités à El Altet, loin devant easyJet (1,3 millions) ou Air Berlin (620 000). Un rapport de force apparemment refusé par les gestionnaires d'Alicante.