Une centaine de pilotes de Czech Airlines ont refusé  de prendre leur poste jeudi, entraînant l'annulation de 25 vols à l'aéroport de Prague. Ils protestent contre le plan de restructuration qui décime la flotte de Czech Airlines, compagnie nationale. Les pilotes n'avaient pas planté de piquets de grève jeudi dernier, non. Pour une centaine d'entre eux, ils s'étaient tout simplement déclarés malades et ne sont pas allés au travail. Est en cause le dernier plan de restructuration qui prévoit le transfert d'un tiers des avions en leasing de Czech à la filiale Holidays Czech Airlines, les pilotes de cette dernière ayant en outre des salaires bien inférieurs. Selon Filip Gaspar, porte-parole de l'association tchèque des pilotes de de transport, il y avait encore 52 avions au sein de la flotte il y a deux ans. Suite à un précédent plan de restructuration, il n'en restera plus que 27 en 2012, et plus que 19 appareils si cet ultime plan est mis en application « et même sans doute moins par la suite. Il ne s'agira alors plus que d'une toute petite compagnie qui n'intéressera personne ». Deuxième motif, fait savoir le porte-parole, serait la difficulté de privatiser la compagnie, avec une flotte réduite à sa portion congrue, avec des actifs (avions) bradés à un prix discount. Or, une privatisation est réclamée afin d'avoir une direction enfin compétente. « Nous ne voulons pas tuer la compagnie, mais à un moment où notre patron mène la compagnie à sa perdition, vous feriez la même chose », a déclaré  Filip Gaspar. Sur les 340 pilotes de Czech, environ 90 % d'entre eux sont membres de l'association. Ils ont menacé de reprendre d'autres actions de protestation mais sous d'autres formes. Pour rappel, le gouvernement a échoué à privatiser en 2009 la compagnie nationale. Dans ce plan de restructuration qui s'est ensuivi, le gouvernement a décidé de fusionner l'aéroport de Prague avec la compagnie. En février dernier, l'Union européenne a ouvert une enquête  sur Czech doutant de la viabilité  économique de ce plan ainsi que des aides de l'Etat, pas forcément en accord avec les règles européennes de libre concurrence. Le gouvernement veut encore réduire de 20 % l'effectif pilotes. L'année dernière, Czech n'a été bénéficiaire qu'en raison de la vente de ses avions.