Les principales compagnies aériennes britanniques ont de nouveau fait front commun contre la taxe passager (APD, Air Passenger Duty) imposée par le gouvernement dans les aéroports du pays, invoquant cette fois son injustice face à l'entrée en vigueur de la taxe carbone européenne. Que ce soit pour les transporteurs nationaux British Airways et Iberia, fusionnés au sein d'IAG, ou les spécialistes des vols pas cher easyJet, Ryanair ou Virgin Atlantic, les rivalités habituelles doivent disparaître devant "l'ennemi commun": la taxe passager, d'autant plus "injuste" qu'à son coût vient s'ajouter depuis le 1er janvier 2012 celui imposé par l'Union Européenne avec le système d'échange d'émissions de CO2. Selon un communiqué d'easyJet, les revenus de l'APD "n'ont jamais servi à des causes environnementales", alors que c'était le principe de son lancement. Et la taxe est d'autant plus caduque que le système européen rendra à terme les compagnies aériennes "neutres" en émissions de CO2, ce qui "va dans le bon sens" même si les choses sont "loin d'être parfaites". La low cost estime que les quotas coûteront quelques 400 millions d'euros par an aux compagnies britanniques d'ici 2020, tandis que l'APD leur coûte déjà près de 3 milliards chaque année (avec une première augmentation en vue dès avril, pour atteindre 4,3 milliards en 2016). Et elle affirme que les taxes du pays sur les vols internationaux sont de loin les plus élevées d'Europe, "trois fois plus qu'en Allemagne ou 17 fois plus qu'en France". Rappelons que l'Union Européenne veut plafonner les émissions des compagnies aériennes desservant le continent à leur niveau de 2005, les forçant à payer 15% de ces niveaux cette année, puis 18% en 2013 et 23% un an plus tard. En cas d’infraction, la Cour prévoit des sanctions pécuniaires d’un montant de 100 euros par tonne de CO2 et jusqu'à une interdiction de vol dans l’Union européenne pour la compagnie réfractaire. Un principe qui a bien sûr déclenché l'ire des transporteurs américains ou chinois…