La compagnie aérienne Virgin Atlantic a demandé à la justice européenne de bloquer la vente de Bmi à British Airways, arguant que trois routes deviendront de fait des monopoles. L'accord annoncé en décembre 2011 par Lufthansa sur la vente de sa filiale Bmi (British Midland) à British Airways, qui a fusionné avec Iberia pour former le groupe IAG, avait déclenché la fureur de Richard Branson, candidat déçu à la reprise qui parlait alors de "vente mauvaise pour les consommateurs, mauvaise pour l'industrie et mauvaise pour la Grande Bretagne". Le patron de Virgin Atlantic a annoncé le 17 février 2012 qu'il portait plainte auprès de la Commission Européenne, avec l'espoir de bloquer l'opération. Branson estime entre autres que trois routes domestiques non précisées deviendront de fait des monopoles, et que la compétition disparaitrait sur plusieurs routes européennes, permettant à British Airways de diminuer les fréquences et hausser les prix. La vente "renverrait le trafic aérien britannique au Moyen Age", a ajouté le PDG. IAG de son côté s'est estimée confiante dans le fait que la vente serait approuvée. La Commission a sept semaines pour rendre un premier avis, et peut se donner jusqu'à 18 semaines supplémentaires pour examiner l'accord. Rappelons qu'IAG gagne dans l'affaire 56 créneaux de vol à Londres – Heathrow, portant la part de British Airways sur le premier aéroport européen à 53%. Le groupe a déjà annoncé que ces nouveaux créneaux seraient utilisés pour lancer des routes long-courrier, tout en préservant les lignes domestiques. A titre de comparaison, Air France – KLM contrôlerait 59% des créneaux à Paris - Charles de Gaulle et 57% à Schiphol, et Lufthansa 66% à Francfort. Le rachat de Bmi devrait être finalisé pendant le premier semestre 2012.