La compagnie aérienne Iraqi Airways peut enfin envisager un avenir meilleur: le Koweït a accepté un dédommagement de 500 millions de dollars de la part de l'Iraq, afin de compenser les destructions causées en 1990 lors de l'invasion menée par Saddam Hussein. Selon le ministre des Affaires Etrangères irakien Hoshyar Zebari, interrogé par l'agence Associated Press, les deux pays sont tombés d'accord pour abandonner les poursuites et sanctions financières contre le transporteur irakien, d'un montant supérieur à 1,2 milliards de dollars. En échange, l'Irak paiera 300 millions de dollars de réparations, les 200 autres devant être consacrés au lancement d'une nouvelle compagnie gérée par les deux pays. Le contentieux entre la compagnie nationale koweitienne et son homologue irakienne remonte à l'invasion du Koweït en 1990, période pendant laquelle Kuwait Airways accuse l'envahisseur de lui avoir volé dix avions, des pièces de rechange et d'avoir pillé l'aéroport. En avril 2010, Kuwait Airways avait fait saisir un avion d'Iraqi Airways à Londres lors du vol inaugural de la route depuis Bagdad, provoquant la dissolution de la compagnie. Et en octobre, la cour suprême du Canada lui avait "ouvert la porte" pour saisir dix Bombardier CRJ900 commandés par Iraqi Airways (deux avaient été restitués neuf mois plus tard contre garantie). En juillet dernier, une partie des fonds d'Iraqi Airways dans les banques jordaniennes avaient été transférés sur les comptes de son homologue koweïtienne. Reste à savoir si cette nouvelle suffira à relancer les compagnies nationales des deux pays, tellement occupées par leur dispute qu'elles ont laissé s'envoler leurs rivales de la région Emirates Airlines, Qatar Airways, Etihad Airways et autres Gulf Air ou Oman Air. Iraqi Airways opère aujourd'hui une flotte de onze appareils (Boeing 737, 747, 767 et CRJ900) vers Londres, Athènes, Stockholm, Beyrouth, Istanbul, Damas, Téhéran, Dubaï ou Amman, ainsi que sur des lignes domestiques vers Mosul et Irbil.