Hier dans la journée, le ministre des transports soudanais Fayssoil Hammadi Abdallah Mohamed, s'est déplacé pour une visite officielle de trois jours aux Comores, expliquée par un désir de dynamiser les échanges et la coopération aérienne entre les deux pays : les discussions ont porté, essentiellement, sur la création “prochaine“ d'une compagnie aérienne comoro-soudanaise. Alors que nous annoncions en décembre 2011 la mise en vente de la compagnie aérienne Sudan Airways, rencontrant des difficultés économiques en raison de l’embargo américain, cette dernière a été victime d'une tentative de détournement de l'un de ses Boeing 737-500 le 10 mars dernier, qui devait effectuer la liaison entre l'aéroport international de Geneina (Soudan) et l'aéroport international de Khartoum (Soudan). Maitrisé par l'un des membres de l'équipage, aidé des passagers, le jeune homme a été remis aux autorités, une fois l'appareil dérouté sur l'aéroport international El Obeid. Al Obaid Fadl Almoula, le directeur général de cette compagnie essoufflée, - toujours sur liste noire des compagnies aériennes qui font l'objet d'un interdiction d’exploitation dans l'UE de par des incidents de la sorte et des problèmes conséquents de maintenance de sa flotte vieillissante - a déclaré qu'un vol entre Moroni et Khartoum aller voir le jour dans un mois et que d'autres appareils viendraient “un peu plus tard“ pour assurer le transport entre les îles de cette nouvelle compagnie aérienne. Cette coopération, visant à mettre fin aux difficultés que connait le traffic inter-île des Comores, ravit le ministre comorien des Transports Rastami Mouhidine : en plus de faire face à la rareté des appareils aux Comores, seraient également prévus, des vols vers l'Europe, dont les villes françaises de Marseille et Paris, en passant par la capitale soudanaise. Soudan Airways a déjà servi les Comores jusqu'au début des années 2000. Un accord de partenariat global a été signé, le 1er novembre dernier, entre le président Ikililou Dhoinine et son homologue soudanais, Omar Al-Bechir, le ministre soudanais explique ainsi ce regain d'intérêt de la compagnie nationale soudanaise pour les Comores par “le rechauffement des relations“ entre ces deux pays. Quel est donc l'avenir de Sudan Airways, cette compagnie aérienne nationale au point mort ? Cette coopération marque-t-elle un tournant dans l'histoire de l'aviation civile des deux pays, dont l'un (L'union des Comores) tentant depuis le fameux crash aérien de Yemenia en 2009 la création d'une compagnie aérienne, à la communication on ne peut plus opaque... La diaspora a-t-elle les reins assez solides pour un projet d’une si grande ampleur et surtout en a-t-elle les moyens ? Une chose est sûre, à travers le monde, dans la conjoncture économique actuelle, les rapprochements, fusions et acquisitions se multiplient : l'union fait et fera la force des entreprises de demain.