Une baisse des bénéfices de 15,8 milliards de dollars en 2010, de 7,9 milliards en 2011 et une prévision de l’Association Internationale du Transport Aérien (Iata) de 3 milliards pour 2012 : si la chute s’amenuise peu à peu, les transporteurs ne sont pas sortis de la crise. Comme le montre le tableau ci-dessous, seules trois compagnies aériennes, parmi les dix plus grandes en nombre de passagers internationaux transportés (classement Iata de 2010),  ont vu leur chiffre d’affaires augmenter entre 2010 et 2011. Les deux low cost européennes, easyJet et Ryanair, voient même leurs bénéfices s’envoler respectivement 21% et 85% en 2011. Toutefois, la spécialiste irlandaise du billet d’avion pas cher se montre plus prudente pour 2012. En mars, elle prévoyait des bénéfices compris entre 400 et 440 millions d’euros, soit 20 % de moins que l’année précédente, la raison à la facture pétrole qui rogne ses marges. Les grands groupes ont beaucoup plus de mal à faire face à la crise. Si British Airways a annoncé des chiffres en hausse, il ne faut pas oublier que la compagnie britannique a profité de sa fusion en janvier 2011 avec Iberia au sein du groupe IAG. Ce dernier a d’ailleurs accusé une perte d’exploitation de 260 millions de dollars au premier trimestre 2012. Quant à American Airlines, Air France-KLM et Lufthansa, elles ont toutes trois plongé dans le rouge l’année dernière, à hauteur d’1,06 milliard de dollars pour l’américaine, d’1,05 milliard pour la franco-néerlandaise et 16,84 millions pour l’allemande. Avec un chiffre d’affaires négatif pour la deuxième année consécutive, American Airlines n’a pas eu d’autre choix que de se mettre sous la protection de la  loi américaine contre les faillites en novembre 2011, afin d’entamer une restructuration tout en se mettant à l’abri de ses créanciers. Lufthansa et Air France ont aussi mis en place des plans de sauvetage qui passent notamment par des plans sociaux. 5122 seront ainsi supprimé chez Air France d’ici 2014. Les compagnies européennes sont particulièrement touchées par la crise. Au premier semestre 2012, pas moins de sept d’entre elles ont cloué leurs avions au sol : Spanair (Espagne), Central Connect Airlines (Tchéquie), Malev (Hongrie), Cimber Sterling (Danemark), Skyways (Suède), City Airlines (Suède) et Air Finland (Finlande). L'Association des Compagnies Aériennes Européennes (AEA) s’attend à une nouvelle année difficile (avec une perte opérationnelle cumulée de l'ordre de 1,8 milliard de dollars), tout en relevant un paradoxe : l’activité des transporteurs européens augmentent, mais pas leurs résultats, à cause de la hausse de la facture kérosène et des coûts externes.  
Résultats nets des 10 plus grandes compagnies aériennes mondiales
(en dollars)
2010 2011
BRITISH AIRWAYS 265 millions 1,04 milliard
CATHAY PACIFIC 1,8 milliard 705 millions
RYANAIR 536 millions 651 millions
AIR ASIA 517 millions 442 millions
EMIRATES 1,46 milliard 409 millions
SINGAPORE AIRLINES 1,15 milliard 397 millions
EASYJET 189 millions 350 millions
LUFTHANSA 1,51 milliard -16,84 millions
AIR France-KLM 387 millions -1,05 milliard
AMERICAN AIRLINES -389 millions -1,06 milliard
Source : Le Journal du Net, qui a "sélectionné les 10 plus grandes compagnies aériennes mondiales par le nombre de passagers internationaux (chiffres 2010 de l'Iata). Les bénéfices nets sont issus des rapports d'activité des compagnies et ont été convertis en dollars selon le taux en vigueur à la fin de l'année civile indiquée".