Les discussions prévues lundi entre la direction de la compagnie aérienne Kingfisher Airlines et les employés en grève ont été repoussées à mercredi, les vols ne devant pas reprendre avant dimanche au plus tôt. Après quinze jours sans le moindre vol, la compagnie indienne avait annoncé ce weekend des discussions avec ses pilotes et techniciens pour le 15 octobre 2012 à Mumbai, afin de trouver une sortie au conflit qui porte sur le non-paiement des salaires depuis sept mois. Mais un communiqué de Kingfisher Airlines est tombé tard dans la soirée de dimanche, reportant la rencontre au 17 sans le moindre détail. Ce qui a fait dire à un pilote, interrogé par The Hindu, qu’il ne s’agissait que d’un « gadget » dont il ne sortira rien. La crise est pourtant grave pour le PDG Sanjay Aggarwal, qui avait personnellement invité les syndicats à la réunion de ce lundi. La fermeture partielle de Kingfisher Airlines, avec suspension totale des vols depuis le 1er octobre, a déjà été rallongée à deux reprises et durera au moins jusqu’au 20, sans qu’aucun plan de relance n’ait vu le jour. Son annonce de discussions avec une ou des compagnies étrangères (désormais autorisées à investir dans le capital des transporteurs indiens) n’a pas été confirmée, et elle n’a toujours pas expliqué à la direction de l’aviation civile pourquoi sa licence ne devrait pas être suspendue. Sans oublier que son propriétaire, le milliardaire Vijay Mallya, ainsi que trois autres dirigeants font désormais l’objet d’un mandat d’arrêt pour émission de chèques sans provision – environ 1,5 million d’euros destinés à payer les taxes d’aéroport à Hyderabad. Un temps numéro 2 en Inde, la compagnie n’occupe plus que le sixième rang, avec à peine plus de 3% de parts de marché. Face à une dette de 1,4 milliards de dollars et n’opérant plus que des vols intérieurs, elle a admis la semaine dernière des discussions avec des transporteurs étrangers susceptibles de venir renflouer son capital - tout en niant l’accusation de la presse locale de ne plus opérer que sept avions. Kingfisher Airlines n’a dégagé aucun bénéfice depuis cinq ans, une situation similaire à celle d’Air India, Jet Airways ou des low cost SpiceJet et GoAir. Seule IndiGo Airlines aurait des comptes dans le vert.