Echec des négociations avec les grévistes, suspension des vols prolongée, refus gouvernemental du programme hivernal : on ne voit plus très bien comment la compagnie aérienne Kingfisher Airlines pourrait survivre. La réunion de négociation du 17 octobre 2012 à Mumbai entre la direction de la compagnie indienne et les employés en grève, qui réclament le paiement des sept derniers mois de salaires, s’est terminée sur un constat d’échec. Refusant la proposition de paiement d’un mois de salaire immédiatement avec promesse du versement des autres arriérés le 7 novembre, les pilotes et techniciens grévistes ont annoncé de nouvelles actions. Le PDG Sanjay Agarwal a de son côté admis que la reprise des vols annoncée pour le 20 sera repoussée – sans donner de date précise, une nouvelle réunion étant prévue la semaine prochaine. Aucun avion de Kingfisher Airlines n’a décollé depuis le 1er octobre dernier. Mais cette reprise des vols est suspendue à une autre condition, l’autorisation des autorités indiennes. Or le ministre des transports Ajit Singh a de nouveau déclaré hier que la licence de Kingfisher Airlines pourrait être suspendue, et la direction de l’aviation civile a refusé son programme d’hiver 2012-2013 pour 550 créneaux hebdomadaires (il comprenait l’année dernière 2930 vols par semaine). Les autres compagnies traditionnelles (Air India, Jet Airways) ont par ailleurs proposé des programmes réduits, ce qui devrait enclencher une hausse du prix du billet – et probablement un exode des passagers vers les low cost IndiGo, SpiceJet ou GoAir qui elles ont augmenté leur programme de vol pour la haute saison débutant à la fin du mois. Ironie du sort : les employés de Kingfisher Airlines ont reçu des demandes de paiement pour les impôts non versés par la compagnie (ils sont prélevés à la source), alors même que leurs salaires n’étaient plus versés depuis mars. Le ministère s’est presque excusé, expliquant que les lettres étaient générées automatiquement… Seule bonne nouvelle pour la compagnie : le mandat d’arrêt émis contre son propriétaire Vijay Mallya et plusieurs dirigeants, après l’émission de chèques sans provisions pour l’aéroport d’Hyderabad, a été annulé après une promesse de paiement – environ 1,5 million de dollars selon le gestionnaire GMR.