Le PDG de la compagnie aérienne nationale tunisienne a appelé cette semaine dans les colonnes du quotidien Le Maghreb à la mise en place d’un plan de restructuration globale et à une nouvelle aide financière de l’Etat pour sauver Tunisair qui accuse une perte de 100 millions de dinars (50 millions d’euros) pour l’année 2011. Tunisair va mal et ce malgré l’augmentation du nombre de passagers de 26% sur les huit premiers mois de l’année (elle a transporté 2,6 millions de passagers depuis janvier). Mais comme l’explique Jeune Afrique, « les 61,7 millions d'euros de recettes enregistrés sur les sept premiers mois de 2012 sont en grande partie absorbés par 54,7 millions d'euros de charges d'exploitation (dont 24,6 millions pour le carburant) ». A cela s’ajoute les 50 millions d’euros de déficit cumulés en 2011. Selon le PDG de Tunisair, Rabeh Jerad, les causes de cette situation sont multiples. Bien sûr l’augmentation du prix du pétrole pèse fortement sur ces comptes, ainsi que l’effondrement du cours du dinar. Mais Tunisair souffre surtout, d’après Rabeh Jerad, de l’inflation du personnel de la compagnie qui a atteint 8500 employés pour un parc de 33 appareils (l’intégration de ses filiales et l’augmentation de sa masse salariale aux lendemains de la révolution lui aurait coûté 133 millions d’euros). De plus, la flotte est vieillissante (donc onéreuse en entretien) et Rabeh Jerad prévoit de retirer sept avions d’ici 2014. Alors que Tunisair doit faire face à une concurrence grandissante (de la part de la nouvelle compagnie tunisienne Syphax Airlines, mais aussi de Transavia ou encore de Qatar Airways) et que des discussions sont en cours pour la libéralisation du ciel tunisien notamment avec l’Europe, Rabeh Jerad appelle donc l’Etat à l’aide. Sur ce point, il rejoint les syndicats de Tunisair qui se sont élevés à plusieurs reprises contre le récent accord avec Qatar Airways, le renforcement de Transavia sur la ligne Paris – Tunis ou encore l’arrivée de Syphax Airlines. Mais Rabeh Jerad parle de plan de restructuration, alors que les syndicats réclament moins de concurrence.