La Cour Internationale d’Arbitrage de Londres à condamner la Charente à payer 400 000 euros d’amende à la compagnie aérienne low cost Ryanair pour rupture abusive de contrat – un jugement non reconnu par le département qui va faire appel devant le Conseil d’Etat. La liaison entre Londres et l’aéroport d’Angoulême, inaugurée en 2007 par la spécialiste irlandaise du vol pas cher et supprimée trois ans plus tard sur fonds de dispute financière, continue sa route dans les tribunaux. Le jugement anglais a donné raison au plaignant Ryanair et condamné la Charente à verser 400 000 euros de dommages et intérêts pour rupture abusive de contrat, le département ayant refusé la « rallonge » de 175 000 euros de subvention exigée par la low cost pour poursuivre l’exploitation de la ligne. Mais la légitimité de la Cour d’Arbitrage dans cette affaire est contestée par le conseil général, qui va déposer un recours devant le Conseil d’Etat. La contre-attaque juridique de la Charente devait débuter la semaine dernière devant le tribunal administratif de Poitiers, le Syndicat Mixte des Aéroports de Charente (SMAC) demandant 850 000 euros à Ryanair et à Airport Marketing Services Limited au titre de « rupture anticipée et brutale de liaison aérienne Londres – Angoulême ». Mais l’audience du 6 décembre a été reportée à une date ultérieure, Ryanair ayant versé « in extremis une nouvelle pièce au dossier » selon la Charente Libre. Maigre consolation pour le président du conseil général Michel Boutant : le tribunal correctionnel de Paris a condamné le PDG de Ryanair Michael O’Leary, qui l’avait attaqué en diffamation après avoir été traité de « flibustier », à lui payer 3000 euros de dommages et intérêts. En attendant, l’aéroport d’Angoulême attend toujours une liaison aérienne régulière. Le gestionnaire SNC Lavalin n’a toujours pas trouvé de compagnie low cost prête à relancer une ligne vers l’Angleterre, et essaierait en attendant de vendre une liaison charter vers la Corse.