La compagnie aérienne Air Mali a annoncé lundi la suspension de toutes ses activités pour neuf mois, en raison de la situation politique et économique dans le nord du pays. Annoncée le 24 décembre 2012 à Bamako par le directeur financier du transporteur malien Souleymane Sylla, la suspension ne serait pas une fermeture : Air Mali devrait reprendre ses activités « en fonction de l’évolution de la situation », en particulier économique puisque les investisseurs recherchés (y compris l’Etat) préfèrent attendre une stabilisation de la crise dans le nord « afin d’avoir davantage de visibilité quand à l’avenir du pays ». Il précise que les 66 employés, qui vont être licenciés, « toucheront leur dû » et seront prioritaires à l’embauche si et quand Air Mali reprend ses vols. Air Mali, qui fait partie du groupe Celestair aux côtés d’Air Burkina et d’Air Uganda, avait déjà engagé en juillet dernier une restructuration douloureuse, avec plan social, revente de deux appareils et réduction des destinations. La compagnie perdait en effet plus de 800 000 euros par moi, et son chiffre d’affaires en mai avait reculé de 45% par rapport à janvier, conséquence directe du coup d’état du 22 mars et de la prise de contrôle du nord du pays par des rebelles touaregs et des milices islamistes. Air Mali ne desservait plus que deux villes depuis son hub à l’aéroport de Bamako, Abidjan en Côte d’Ivoire et Accra au Ghana, avec une flotte réduite à un unique Bombardier CRJ200. Les vols pour Dakar (Sénégal), Cotonou (Bénin) ou encore Libreville (Gabon) sont dorénavant assurés par Air Burkina, tandis que la route de Paris est opérée en partage de codes par Air France. Ce 25 décembre, l’aéroport de Bamako devrait accueillir des vols d’Air France, Arik Air, Asky Airlines, Ethiopian Airlines, Mauritania Airlines, Royal Air Maroc et TAP Portugal.