La société de leasing ILFC, plus gros client du Boeing 787 Dreamliner avec 74 commandes, et plusieurs compagnies aériennes ont répété leur confiance dans l’avion, aucune nouvelle révélation n’ayant été faite dans l’enquête sur le problème des batteries au lithiuom-ion. Le NTSB américain a rendu visite le 22 janvier 2013 à Securaplane, fabricant du chargeur des batteries, et à Pratt & Whitney qui fournit l’APU, tandis qu’au Japon les enquêteurs passaient une deuxième journée chez GS-Yuasa, fabricant des batteries impliquées dans les incidents de Japan Airlines puis All Nippon Airways. Le Sénat a annoncé la tenue d’auditions dans les prochaines semaines sur la décision de la FAA d’autoriser les batteries au lithium-ion, et plus généralement sur la supervision fédérale de la sécurité aérienne. Si personne ne se risque à faire un pronostic sur la durée de l’enquête ou son résultat, ILFC a déclaré hier sa confiance dans le fait que Boeing trouvera une solution au problème qui a entrainé l’immobilisation au sol des 50 Dreamliner en service, et la suspension des livraisons (la production se poursuit). Selon le PDG de la société de leasing Henri Courpron, Boeing « semble assez certain qu’il s’agit bien d’un problème électrique », et personne ne parle de « la forme de l’aile ou d’un défaut structurel » qui remettrait en cause la capacité à voler du Dreamliner. Le PDG de la low cost Norwegian Air Shuttle Bjorn Kjos a de son côté déclaré que Boeing lui avait confirmé la livraison en avril comme prévu du premier des trois 787 commandés, le problème de batterie devant avoir été réglé « bien avant cette date ». Même « complète confiance » affichée hier par Calin Rovinescu, le PDG d’Air Canada, le président de l’aéroport de Montréal expliquant que le Dreamliner sera « parfait pour des routes vers l’Asie » (même si la compagnie n’a pu obtenir des droits pour lancer une liaison vers Pékin). All Nippon Airways, compagnie de lancement et deuxième client du Dreamliner avec 66 exemplaires commandés, a précisé la liste des vols annulés faute de 787, reconnaissant avoir du mal à trouver des appareils de remplacement : 177 vols supprimés entre aujourd’hui et lundi prochain, dont 151 intérieurs et 26 internationaux, qui affecteront 21 800 passagers. Rappelons que l’incendie d’une batterie sur le Dreamliner de JAL à Boston, puis l’atterrissage d’urgence d’un 787 d’ANA la semaine dernière au Japon, sont responsables de l’immobilisation de tous les appareils en service. Les autres incidents (fuite de carburant, fêlure de pare-brise ou bug logiciel sur les freins) sont considérés comme « des maladies de jeunesse » normales sur un nouvel avion.