L’ouverture d’une procédure de sauvegarde pour le Comité Central d’Entreprise de la compagnie aérienne Air France a été approuvée hier par le tribunal de Bobigny, écartant au moins pour un temps la possibilité de cessation de paiement. Le TGI de Bobigny a approuvé le 5 février 2013 la demande du secrétaire général du CCE Didier Fauverte, un administrateur judiciaire devant être nommé pour l’aider à financer le plan de redressement voté en juillet dernier. Selon M. Fauverte, la procédure de sauvegarde « va donner un peu d’oxygène » au comité central, qui doit trouver des moyens de financement pour le plan de départs volontaires (PDV) mis en place par la CGT (aux commandes depuis deux ans) en juillet 2012 quand le CCE avait déjà frôlé la cessation de paiement. Sur les 90 volontaires espérés, 52 auraient été enregistrés à ce jour dont seulement une quarantaine financés. La question du financement est au cœur des problèmes du CCE d’Air France : malgré une dotation annuelle de 35 millions d’euros, les représentants des organisations syndicales qui le dirigent semblent incapables de gérer la restructuration annoncée, et résoudre le problème de la dette qui dépasserait toujours les 10 millions d’euros (15 millions en 2009). Le PDV avait été accompagné d’un emprunt de 17 millions d’euros censé apurer les comptes. Or seulement 12 millions ont été débloqués à ce jour, les autres syndicats trouvant le plan insuffisant : CFDT et CFE-CGC veulent un effort plus radical, et surtout des cessions d’actifs (le CCE gère un patrimoine de plusieurs dizaines de millions d’euros, et s’est déjà séparé de 16 des 40 centres de vacances qu’il possédait il y a deux ans), la CFE-CGC dénonçant en outre « une gestion délirante » de la CGT avec des « frais de fonctionnement exorbitants ».