La compagnie aérienne Bahrain Air a suspendu hier toutes ses opérations, arguant des troubles politiques secouant la région et du manque d’aides financières de la part du gouvernement. L’arrêt des vols annoncé le 13 février 2013 n’est pas vraiment une surprise, son PDG Richard Nuttall ayant reçu en août dernier l’ordre de payer ses dettes envers le gouvernement et l’aviation civile, y compris les taxes d’aéroport perçues en leur nom, le lancement de nouvelles routes lui étant interdit. Dans un long communiqué sur son site internet, la direction de Bahrain Air explique que la liquidation volontaire de l’entreprise a été prise par les actionnaires, suite aux « pertes considérables » enregistrées en 2011 pour cause de troubles politiques mais « jamais compensée comme les autres parties » malgré un décret royal. L’obligation de rembourser ses dettes immédiatement en même temps que les restrictions imposées sur ses opérations « étranglent » Bahrain Air, poursuit-elle, malgré ses efforts pour négocier avec le ministère des transports (dont elle souligne qu’il est actionnaire de sa rivale Gulf Air). Lancée en 2008, Bahrain Air opérait une flotte de quatre Airbus, deux A319 et deux A320, vers 18 destinations (Arabie Saoudite, Bangladesh, Egypte, Emirats Arabes Unis, Inde, Jordanie, Koweït, Liban, Népal, Qatar, Soudan, Syrie et Turquie). Ses passagers n’ont plus que leurs yeux pour pleurer : « aucun employé de Bahrain Air ne peut effectuer de remboursement ou proposer une solution alternative de voyage », précise la compagnie sur son site, chacun devant se débrouiller tout seul pour terminer un voyage entamé. Les réclamations ou demandes de remboursement seront examinées « dans un prochain avenir » par les liquidateurs de la compagnie.