La compagnie aérienne Lufthansa fait face à de nouvelles grèves après le refus hier du syndicat Verdi d’accepter ses propositions sur les hausses de salaires. « Inacceptable ». C’est le mot employé le 17 avril 2013 par un représentant de Verdi après la proposition de la compagnie nationale allemande, soit une hausse de 1,2% des salaires en octobre suivie d’une autre de 0,5% un an plus tard « sans garantie pour les emplois ». Un porte-parole de Lufthansa a de son côté décrit la proposition, couvrant la période de février 2013 à juin 2015, comme « une augmentation de salaires en deux temps allant de 1,7% à 2,3% selon les postes ». Le syndicat va donc se réunir pour discuter d’une éventuelle grève. Rappelons que la dernière, le 21 mars dernier, avait forcé Lufthansa à annuler environ 500 vols intérieurs et européens. Verdi exige une hausse de salaires de 5,2% pour les quelques 33 000 employés au sol et navigant du groupe de Star Alliance, plus un engagement à protéger les emplois, tandis que Lufthansa veut un gel des rémunérations et une heure de travail supplémentaire par semaine. Rappelons qu’en novembre dernier, les 18 000 PNC représentés par UFO avaient obtenu une augmentation de 3,95% sur deux ans, et l’assurance qu’ils seraient épargnés jusqu’à fin 2016 par la vague de 3500 licenciements et suppression de postes annoncé par Lufthansa – un médiateur étant intervenu dans le conflit qui avait causé plus d’un millier d’annulations en septembre 2012. La compagnie aérienne allemande a lancé un plan d’économies afin de renouer avec les bénéfices : 1,5 milliard d’euros d’économies sont espérées d’ici fin 2014, via la suppression de 3500 postes, le gel de ses investissements et la création de la « nouvelle Germanwings », qui reprendra tous les vols intérieurs et européens hors des hubs de Francfort et Munich. Les salaires représentent 20% de ses coûts contre 30% chez Air France par exemple, mais environ 10% chez les low cost comme Ryanair ou easyJet.