Le PDG de la low cost Ryanair Michael O’Leary a promis de rester à son poste cinq ans de plus, histoire d’asseoir la « domination totale » de sa compagnie aérienne sur le moyen-courrier en Europe. Lors d’une interview à Londres publiée par Business Week le 13 mai 2013, l’inimitable patron de la spécialiste irlandaise du vol pas cher, n’y va pas par quatre chemins : les compagnies aériennes classiques comme Air France – KLM sont vouées à l’échec dans leurs efforts de réforme des activités court et moyen-courrier, à l’instar de ceux entrepris par IAG (lancement de la low cost Iberia Express) ou Lufthansa (abandon hors des hubs de ses routes régionales à Germanwings). Les compagnies nationales « sont vouées à l’échec car elles ne se sont pas réellement engagées à proposer des prix bas », explique M. O’Leary, et elles vont ressentir une « pression de plus en plus forte pour abandonner les vols courts non rentables ». Et il va jusqu’à prédire « l’étiolement » des réseaux d’Alitalia, Iberia ou SAS Scandinavian Airlines, voire la disparition de cette dernière ou d’une LOT Polish Airlines… Ces changements interviendront « de plus en plus rapidement ces cinq prochaines années », soutient le PDG de Ryanair, et il n’y a donc aucune raison de partir pendant cette période « intéressante et excitante ». La conséquence ? De plus en plus de parts de marché pour sa compagnie, qui faut-il le rappeler ambitionne de porter sa flotte à plus de 400 appareils et transporter 100 millions de passagers d’ici 2019 – et doubler sa valeur boursière dans le même temps (8,65 milliards d’euros à ce jour selon le site du magazine). Michael O’Leary prévoit également une baisse de la demande pour les avions long-courriers, et donc de leur prix, qui pourrait entrainer une bascule du marché transatlantique vers le modèle low cost. Et il se dit intéressé par le lancement d’une compagnie (au nom différent) qui relierait environ cinq villes majeures européennes à une dizaine de destinations sur les deux côtes des Etats-Unis, avec une classe Affaires sur le modèle de Virgin Atlantic mais une classe Economie beaucoup plus « basique ». Le PDG est également revenu sur la commande de 175 Boeing 737-800 annoncée en mars dernier : la low cost travaille sur un achat de cent avions supplémentaires, probablement des 737 MAX (qui selon lui sera plus lourd et donc plus cher en taxes d’aéroport, annulant en partie les économies réalisées sur la consommation) qui devrait être confirmée d’ici la fin de l’année. Et il a réitéré sa demande d’un appareil comptant une douzaine de sièges supplémentaires, en faisant disparaitre les cloisons ou une des toilettes, afin d’atteindre « une capacité optimale ». M. O’Leary a tout de même fait une annonce pour le moins surprenante à Business Week : Ryanair serait prête à changer de modèle marketing, basé sur sa personnalité et la publicité négative. « Je pense qu’il est temps d’arrondir les angles de ma personnalité », a-t-il déclaré…