La Commission nationale de l’informatique et des libertés va enquêter sur une pratique de vente de billets d’avions via Internet, jugée comme « déloyale ». L’IP Tracking est une pratique commerciale qui serait largement utilisée par les compagnies aériennes. Comment ça marche ? Vous allez sur le site d’une première compagnie aérienne lambda et faites une recherche pour un vol depuis Paris vers Barcelone. Résultat donné : 80 euros. Vous hésitez. Peut-être y a-t-il une meilleure offre par une autre compagnie. Vous vous déconnectez donc de ce site et effectuez une deuxième recherche auprès d’un site d’une compagnie concurrente. Résultat : 85 euros. Satisfait de savoir que vous aviez bien trouvé du premier coup un billet pas cher, vous vous reconnectez sur le premier site. Mais surprise ! le billet s’affiche désormais à 90 euros. Le même billet a donc pris dix euros en deux minutes !!! C’est la technique décriée de l’IP Tracking qui consiste à enregistrer votre adresse IP d’ordinateur ou de smartphone, en relation avec votre demande initiale. La compagnie considère que si vous revenez une seconde fois, voire une troisième, c’est que vous êtes intéressé, et qu’elle peut donc gagner une marge supplémentaire en augmentant à chaque fois un peu plus le prix du billet. L’affaire a été prise en main par l’eurodéputée Françoise Castex, quoi vient d’obtenir que la CNIL enquête sur cette drôle de méthode, dont Air France, faut-il le rappeler, a déclaré qu’elle ne la pratiquait pas. « Cette pratique dénommé IP tracking, qui se base sur la collecte de données à caractère personnel, dont l’adresse IP, suscite de nombreuses interrogations. (…) Or la mise en place de cette pratique est susceptible de porter préjudice à certains clients qui se verraient appliquer des tarifs moins avantageux en fonction de leur profil de navigation. C’est pourquoi, ne disposant pas à ce jour d’éléments suffisamment établis sur les conditions de fonctionnement de ces sites de vente de billets en ligne, la Commission a décidé de mener une étude afin de déterminer si les dispositions relatives à la loi « Informatique et Libertés » sont bien respectées », écrit la CNIL. Même s’il y a des suspicions de « pratique déloyale »,  il faut aussi savoir que la pratique de hausse ou de baisse naturelle des prix dans le temps est aussi une réalité en raison des techniques modernes d’optimisation des prix que sont le Yield management en corrélation avec loi de l’offre et de la demande. Mais « si ces procédés sont avérés, ils constitueraient une violation manifeste de la directive 95/46/CE sur la protection des données personnelles et une atteinte extrêmement grave aux droits des consommateurs », affirme l’eurodéputée sur son blog. « J’espère que cette enquête aboutira avant les grands départs en vacances et que des mesures pourront être prises rapidement. Des millions de personnes sont concernées ».