Le procès pour travail dissimulé de la compagnie aérienne low cost Ryanair débute demain devant le tribunal correctionnel d’Aix-en-Provence, Initialement prévu en janvier, le procès de la spécialiste irlandaise du vol pas cher se déroulera les 30 et 31 mai 2013, et porte sur plusieurs chefs d’accusation concernant sa base à l’aéroport de Marseille – Provence entre 2007 et 2010 : travail dissimulé donc, entrave au fonctionnement du comité d'entreprise, des délégués du personnel et du droit syndical, emploi illicite de personnels navigants (non affiliés au régime complémentaire obligatoire de retraite). Des accusations qui remontent à l’époque où Ryanair avait basé quatre Boeing 737-800 dans l’aéroport provençal, où il employait 127 personnes. Une plainte avait été déposée par les syndicats UNAC et SNPL et de la caisse de retraite des navigants, qui reprochaient à Ryanair de déclarer ses salariés en Irlande, où le droit est beaucoup plus favorable à l’employeur qu’en France. Face aux accusations de dumping social et avec le soutien des élus locaux, le PDG de Ryanair Michael O’Leary déclarait alors que les contrats de travail étaient conformes au droit européen et que ses salariés relevaient de la législation irlandaise car « n’exerçant pas une activité permanente » à Marseille – des arguments rejetés en août 2012 par le magistrat instructeur. En représailles à ces poursuites judiciaires engagées fin 2010, la low cost avait fermé de sa base au terminal MP2 un mois plus tard, y supprimant au passage 13 des 23 routes opérées. Mais les conséquences en termes de trafic avaient été de courte durée : neuf des liaisons annulées avaient été remises en service trois mois plus tard, et deux avions y sont depuis basés - le temps de la saison estivale. Ryanair propose aujourd’hui à Marseille 42 destinations, dont huit en France. Rappelons que d’autres compagnies aériennes ont déjà été condamnées en France pour des motifs similaires : Air France pour sa filiale irlandaise CityJet, et les low cost easyJet et Vueling.