Présente à chaque décollage et atterrissage, cette employée au sol coordonne toutes les activités d’exploitation ou commerciales liées à l’escale. Elle est aussi le représentant de la compagnie aérienne auprès des différents services aéroportuaires ou des passagers. Ces objectifs sont d’assurer la sécurité et la sûreté des vols en contrôlant le respect de la réglementation spécifique et elle a un rôle commercial primordial en assurant autant que faire se peut la ponctualité des vols ou en garantissant un service commercial de qualité. Pour cela, elle coordonne les différents services bagages, des opérations aériennes, gestion des équipages, embarquement de fret éventuel… Son rôle le plus spectaculaire est aussi et surtout dans l’imprévu en résolvant les multiples petits ou gros incidents qui émaillent l’activité aérienne.
« Notre responsabilité en tant que chef d’escale commence dès la vente du billet et jusqu’à ce que le passager ait embarqué avec ses bagages enregistrés ou quitté l’aéroport. On a surtout un rôle de formation, de communication. Notre rôle prend une importance vitale quand des problèmes surgissent comme par exemple de mauvaises conditions météo. » Suzy Rosnel-Seymour
L’exemple d’un pépin méto : proposition d’alliance
« Un cyclone était installé sur la Guadeloupe. Les prévisions météorologiques étaient pessimistes puisqu’il durait plus longtemps que prévu. Nous avons proposé une alliance avec les passagers. A savoir qu’on prenait le risque de décoller pour Pointe-à-Pitre. En se rapprochant, on aurait alors d’autres bulletins météo de ce phénomène qui était en phase de ralentissement. Si les conditions ne permettaient pas d’aller jusqu’à la Guadeloupe, ils seraient alors déroutés sur Port-au-Prince… Dans cette alliance, nous avons refusé de prendre les enfants voyageant seuls ou les personnes avec un handicap, afin de ne pas compliquer encore la situation. Finalement, nous avons eu de la chance jusqu’au bout puisque les conditions météo se sont améliorées pendant le trajet. On a pu arriver avec eux jusqu’à la destination finale. » Air-journal-chef escale air caraibes
Qualités Selon Suzy Rosnel-Seymour, le chef d’escale doit être doté d’un grand sens d’adaptation. Il doit avoir beaucoup de maîtrise de soi, et un grand sens de l’écoute.
« Il faut aussi savoir innover car tous les imprévus ne sont pas écrits dans des procédures. Le but avant tout, c’est de trouver des solutions. »
Suzy gère une équipe  de quatre personnes H24 7j/7.
« Je travaille H24, du 1er janvier au 31 décembre et j’ai des équipes opérationnelles qui travaillent H24. C’est-à-dire que je suis toujours joignable. C’est mon choix. Parce que je préfère anticiper les problèmes plutôt que d’avoir à les traiter une fois qu’ils sont installés et devenus bien réels. »
Elle supervise aussi tous les sous-traitants. Ses interlocuteurs sont les REP ou Responsables d’exploitation, les cadres au niveau d’Aéroports de Paris, les représentants de l’aviation civile et bien sûr le personnel navigant technique (pilotes) ou commercial (hôtesses de l’air et stewards) d’Air Caraïbes Atlantique. Elle gère aujourd’hui tous les vols transatlantiques d’Air Caraïbes mais a auparavant  été chef d’escale pour les liaisons inter-îles et court-courriers de la région Caraïbes. Air-journal-chef escale_hotesses_air caraibes Chef d’escale régionale et grand-courrier
« Un Airbus, c’est 300-350 passagers, mais chef d’escale sur une escale régionale, cela signifie qu’il faut faire décoller et atterrir 60 avions. S’il est  vrai que ce n’est pas le même volume passagers dans ce type d’avions, c’est en revanche tout aussi intense par rapport à la régularité et la ponctualité des vols : il suffit d’un avion qui ait des retards pour le cumuler sur tous les autres vols. Et quand on regarde à la fin de journée, cela équivaut à la capacité d’un Airbus, mais entre-temps, on aura fait décoller et atterrir plus souvent, ce qui permet d’avoir une pratique plus opérationnelle. »
Parcours Avec un BTS Action Commerciale, Suzy Rosnel-Seymour a un parcours d’autodidacte avec  un recrutement en interne et une évolution de carrière qui s’est faite grâce à son expérience et ses capacités.
« J’ai eu la chance de pouvoir être de suite sélectionnée par la compagnie Air France pour une formation en tant qu’agent de services commerciaux. J’ai démarré à la base en étant au comptoir d’enregistrement. J’ai fait un an et demi, et je suis rentrée à Air Guadeloupe. Puis, mon expérience métier et mon implication m’ont donné l’opportunité d’être responsable passage, avant d’obtenir la responsabilité de chef d’escale (sur celle de Pointe-à-Pitre) où j’ai œuvré pendant quinze ans. »
Depuis trois ans, elle est chef d’escale à Orly, tout en ayant la responsabilité de directeur des opérations sol puisque responsable de toutes les escales long-courriers d’Air Caraïbes. Mais ce recrutement en interne, s’il était la norme il y a 25 ans, il existe aujourd’hui d’autres filières avec un recrutement en externe après une formation (Ecole Nationale de l’Aviation Civile à Toulouse, autres écoles de formation en aéronautique, ou formations qui mettent en avant le goût de management –« car il en faut », dit-elle- et des relations commerciales. Ensuite, plus on a une connaissance des différents services aériens, mieux cela vaut. Comme toujours en aéronautique, la connaissance de plusieurs langues, dont l'anglais sont indispensables. Bien connaître les différents services
« C’est en fonction des qualités de chacun, mais il faut savoir que ce métier de chef d’escale demande beaucoup de pratique et d’expérience, car la théorie c’est une chose, mais la pratique, c’est complètement différent. On peut avoir beaucoup de diplômes et être incapable de l’adapter au quotidien. Il est donc utile d’avoir travailler auparavant dans le milieu aérien et de s’être fait connaître et reconnaître auprès des différents services pour ses qualités professionnelles. »
Selon Suzy Rosnel-Seymour, un chef d’escale gagne entre 2 000 et 4 000 euros bruts mensuels. Un évolution de carrière peut l’amener ensuite à devenir responsable d’exploitation (REP).
« Pour moi, la beauté de ce métier, c’est de rentrer pour y effectuer une mission mais en réalité, on n’arrive jamais à faire ce qu’on comptait faire. On s’adapte sans cesse à la réalité du terrain, aux « irrégularités du moment » , à la météo du moment et on ne fait jamais la même chose. Surtout, j’aime mon métier, c’est ce qui fait toute la différence. » Air-journal_air caraibes chef d escale