Le PDG de la compagnie aérienne low cost Ryanair a de nouveau évoqué la possibilité de lancer des vols transatlantiques, à condition de pouvoir accéder aux créneaux de vols dans les villes souhaitées et au nombre d’avions long-courrier nécessaire. Après avoir finalisé sa commande de 175 Boeing 737-800 le 19 juin 2013, et évoqué l’achat d’au moins 200 737 MAX, Michael O’Leary est revenu sur la possibilité de lancer des liaisons vers l’Amérique du nord, avec des tarifs « débutant à 10 euros ou 10 dollars » afin de faire « éclater » le service transatlantique. « Il y a une opportunité de relier une quinzaine ou vingtaine d’aéroports européens aux 15 plus grosses villes des Etats-Unis » grâce à l’accord de ciel ouvert entre les deux rives de l’océan, a-t-il expliqué. La spécialiste irlandaise du vol pas cher créerait une filiale séparée pour cette activité, à l’instar d’AirAsia (précurseur en ce domaine avec AirAsia X), Norwegian Air Shuttle, Jetstar (avec Jetstar Asia) ou Cebu Pacific. Et pour atteindre les économies d’échelle nécessaires, le PDG estime qu’il devrait disposer dune flotte de « 30 à 50 appareils et pas 4 ou 6 », qui seraient aménagés avec une classe Premium : il « faudrait être fou pour exclure les 15% de passagers » prêts à payer cet extra selon M. O’Leary. Le principal obstacle restera évidemment l’obtention de créneaux de vols, même si le patron de Ryanair n’a pas mentionné d’éventuelle remise en cause de sa préférence pour les petits aéroports. L’envie transatlantique de Ryanair n’est pas nouvelle : elle en avait parlé en avril dernier, se donnant alors « quatre ou cinq ans » pour lancer le projet, et avait également abordé le sujet lors de sa tentative avortée de fusion avec Aer Lingus, quand elle promettait à l’Europe de faire passer le trafic du transporteur national irlandais de 9,5 à 14 millions de passagers par an y compris via l’expansion de son réseau transatlantique. Les exemples de low cost long-courrier se multiplient : outre les compagnies déjà citées, on rappellera Scoot, lancée par Singapore Airlines, et Air Canada Rouge qui va desservir l’Europe à partir de juillet. Mais les questions de rentabilité demeurent, AirAsia X ayant par exemple vite abandonné les routes reliant Kuala Lumpur à Paris ou Londres. Rappelons que la première et seule low cost transatlantique, la Britannique Laker Airways, avait fait faillite en 1982 après deux ans d’activité à bas coûts.