Le constructeur européen Airbus se présente comme une « cible de choix » pour l’espionnage industriel et économique, la direction consacrant quasiment une réunion sur deux à la sécurité informatique. Dans un entretien accordé au quotidien allemand Die Welt le 7 juillet 2013, le directeur des opérations Günter Butschek explique que la filiale d’EADS n’a pas attendu les révélations d’Edward Snowden sur la surveillance à l’échelle mondiale de la NSA pour savoir qu’elle était une cible privilégiée pour les espions économique. Et pour se protéger, la direction d’Airbus discute de la question de la sécurité informatique dans presqu’une réunion sur deux. « Nous nous sommes entourés d’une clôture », explique-t-il, « mais quelque soit la vitesse à laquelle nous la construisons d’autres cherchent à la pénétrer ». Airbus dispose comme atout de Cassidian, la branche défense du groupe EADS, qui développe ses propres « programmes informatiques spéciaux, ses senseurs et des entrainements spécifiques », précise le quotidien, afin de rendre aussi hermétique que possible son réseau informatique. Les « relations » entre le constructeur européen et la NSA ne datent pas d’hier : en 1994 Airbus était en concurrence avec McDonnell-Douglas pour un contrat avec l’Arabie Saoudite, mais l’américain avait finalement remporté le contrat après avoir obtenu les détails de l’offre européenne : selon le Baltimore Sun, la NSA lui avait fourni tous les fax et transmissions téléphoniques émis ou reçus par Airbus, y compris des tentatives de corruption d’un officiel saoudien…