Aucune défaillance n’a été constatée dans les systèmes automatiques du Boeing 777-200ER de la compagnie aérienne Asiana Airlines qui s’est écrasé à l’atterrissage samedi à San Francisco, faisant 2 morts et 180 blessés. Peu de nouveaux détails ont été révélés le 11 juillet 2013 lors de ce qui était le dernier briefing quotidien du National Transportation Safety Bureau, hormis le fait que selon les données des enregistreurs de vol analysés jusque là, « aucune anomalie n’a été constatée sur le pilotage automatique, le directeur de vol ou l’auto-throttle ». Soulignant que ces données ne constituent que « la partie émergée de l’iceberg », la dirigeante du NTSB Deborah Hersman a précisé qu’aucun des trois pilotes présents dans le cockpit au moment du crash n’avait signalé la perte de vitesse jusqu’à 9 secondes avant le crash. Elle donc officialisé les fuites de la veille qui parlaient de divergences entre les souvenirs des pilotes et les enregistrements des conversations du cockpit, tout comme celle sur une « lueur brillante » aperçue par le pilote – qui ne l’a pas empêché de pouvoir lire les instruments plus tard, comme il l’a confirmé. Le NTSB a déclaré espérer conclure l’enquête en 12 mois, le crash d’Asiana Airlines étant une « haute priorité » pour l’agence. En l’absence de nouvelle explication mécanique, elle devra donc déterminer ce qu’ont fait – ou pas – les pilotes, et pourquoi. Trois bus ont transportés mercredi soir des victimes du crash et leurs familles sur les lieux de l’accident, une douzaine de personnes étant encore hospitalisées dont cinq PNC (les autres sont arrivés hier à Séoul). Le nettoyage de la piste 28L de l’aéroport de San Francisco s’est poursuivi jeudi, des grues ayant déjà enlevée la plupart des débris les plus importants tandis que le fuselage sera découpé et réassemblé dans un hangar. La piste pourrait être rouverte au trafic aérien dès dimanche soir ou lundi, les dégâts sur le tarmac étant superficiels selon le gestionnaire de SFO ; une fois réparée et repeinte, elle sera testée par un avion de la FAA avant toute reprise du trafic commercial. En Corée du Sud, le ministère des transports a ordonné une inspection de toutes les compagnies aériennes du pays, dont Korean Air ou la low cost Jeju Air entre autres, et en particulier un examen des 48 Boeing 777 en service. Et il a ordonné un renforcement de la formation des pilotes, annonçant déjà de nouvelles mesures si les résultats de l’enquête indiquent que les standards observés (« les mêmes que dans le reste du monde ») s’avèrent insuffisants. Coïncidence : selon la presse chinoise, un Airbus A330 d’Asiana Airlines qui s’apprêtait à quitter Shanghai pour Séoul a dû revenir à sa porte d’embarquement, une « fuite ayant provoqué la coupure d’un des réacteurs ». La FAA a de son côté annoncé mercredi un renforcement du nombre d’heures de vol requises pour les copilotes de 250 à 1500 avant qu’ils ne puissent prendre les commandes d’avion passager ou cargo, plus une certification par type d’appareil. L’agence a expliqué que cette décision n’avait rien à voir avec le crash d’Asiana Airlines, mais faisait suite surtout à celui de Colgan Air en février 2009 qui avait fait 50 morts.