Le gestionnaire de l’aéroport de Londres – Heathrow a proposé trois options pour la construction d’une troisième piste, qui permettrait de désengorger la première plate-forme européenne mais risque de provoquer une forte opposition des riverains. Passer de 480 000 à 740 000 vols par an et atteindre un trafic de 130 millions de passagers annuels contre 70 aujourd’hui : le plan d’expansion présenté le 17 juillet 2013 par les patrons d’Heathrow passera par la construction d’une troisième piste, pour la quelle ils proposent trois solutions. L’option nord-ouest aura une piste de 3500 mètres, auxquelles les voyageurs accèderont par un nouveau Terminal 6 et l’extension du T2. Deux villages seraient affectés et 950 habitations détruites, un tunnel devant en outre être creusé pour l’autoroute M25. Budget estimé : 17 milliards de livres sterling, la construction devant être achevée en 2026. L’option sud-ouest, plus complexe, comporte une piste de la même longueur, qui couvrira des réservoirs et entrainera la destruction d’environ 850 maisons, avec là encore le même accès via T6 ou T2 et un tunnel pour le M25. Le tout pour un budget de 18 milliards de livres, et une ouverture en 2029. Enfin l’option nord serait la moins chère à 14 milliards de livres et serait prête dès 2025, avec une piste de seulement 2800 mètres (qui limitera le trafic à 700 000 vols par an), un accès par des terminaux T2 et T5 étendus. Mais elle pourrait entrainer la destruction de 2700 habitations dans trois villages. Cette option ressemble d’ailleurs à celle proposée par le gouvernement travailliste avant sa chute en 2010 et l’abandon du projet. Les responsables de l’aéroport londonien ont affirmé que cette troisième piste apportera 100 milliards de livres à l’économie britannique, et non seulement sauvegardera les 114 000 emplois existants mais en créera entre 70 000 et 150 0000 nouveaux - contrairement au plan du maire de Londres Boris Johnson, qui envisage carrément la fermeture d’Heathrow. Et « moins de monde » serait affecté par le bruit des avions selon le gestionnaire, qui parle de 10 à 20% de personnes en moins d’ici 2030 grâce aux progrès technologiques des avions, la troisième piste diminuant en outre le besoin de décoller tôt le matin. Des arguments évidemment contestés puisque le nombre de vols augmentera de 50%. « Meilleure solution pour les contribuables, les passagers et les entreprises », la construction de la piste réserve par ailleurs dans toutes les options la possibilité de construire une quatrième piste, même si celle-ci « ne devrait pas être nécessaire avant 2040 au plus tôt ». Si Heathrow reconnait que la décision ultime sera politique, il appelle à une décision au plus vite. La Commission des Aéroports a donné jusqu’à vendredi pour que toutes les propositions soient déposées ; une première liste d’options retenues sera publiée en fin d’année, des études poussées devant être menées en 2014 et la décision finale annoncée après les élections de 2015.