Le vol inaugural de la nouvelle compagnie aérienne d’Afrique centrale Air Cemac, dont Air France est actionnaire, pourrait avoir lieu avant la fin de l’année, moins d’un an donc après la date initialement prévue. Une réunion s’est tenue la semaine dernière à Paris entre les représentants de la compagnie nationale française, actionnaire à hauteur de 34%, et le ministre congolais des transports et de l’aviation civile Rodolphe Adada, parlant au nom des six pays de la Communauté Economique et Monétaire d’Afrique Centrale (CEMAC) ayant décidé de créer une compagnie « communautaire ». Une nouvelle rencontre aura lieu le mois prochain pour « finaliser l’accord de partenariat stratégique » avec Air France, indique un communiqué officiel du ministre, et notamment préciser le nombre d’avions que comptera la flotte d’Air Cemac à son décollage – qui avait déjà été annoncé pour janvier dernier. Basée à Brazzaville en République du Congo, Air Cemac a pour vocation officielle de relier les capitales des six pays, puis une vingtaine de capitales africaines ainsi que six métropoles européennes – sans que l’on connaisse les villes concernées. Ce projet avait été lancé en 2002 suite à la disparition d’Air Afrique par le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale, la République Centrafricaine et le Tchad. Mais il s’était heurté depuis à de nombreux obstacles et notamment les défections successives des investisseurs potentiels Royal Air Maroc, Brussels Airlines et South African Airways (qui voulait un hub à Douala). La question du capital actuel n’est d’ailleurs toujours pas claire : selon certaines sources, Air France aurait 40% des parts, les six Etats de la Communauté 5% chacun, le reste du capital revenant à la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (15%) et à des opérateurs privés (15%). Air France devrait ainsi étendre un peu plus son empreinte en Afrique, où elle détient par exemple 20% des capitaux d’Air Côte d’Ivoire. Rappelons qu’elle partage ses codes sur le continent avec Air Madagascar, Air Mauritius, Air Seychelles, Royal Air Maroc, TAAG Angola Airlines et sa partenaire de l’alliance SkyTeam, Kenya Airways. Coïncidence, l’Union Africaine vient de demander à ses membres d’établir des liaisons directes entre toutes les capitales, prenant l’exemple du Gabon et de l’Angola entre lesquels le passage par l’Afrique du Sud ou l’Europe était obligatoire pour les voyageurs. Rappelons que la libéralisation du ciel africain a été annoncée en 1999 à Yamoussoukro, mais reste sans effet…