Selon la Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF), la compagnie aérienne qatarie oblige ses hôtesses de l’air à demander son autorisation quand elles veulent se marier. Elle porte l’affaire devant la 38ème assemblée de l’OACI (Organisation de l’aviation civile internationale) qui a débuté le 24 septembre et se terminera le 4 octobre prochain, afin qu'elle prenne des mesures « Vous êtes tenue de demander l’autorisation de la compagnie dans le cas où vous souhaitez changer de statut marital et vous marier », indiquerait le contrat signé par les hôtesses de l’air de Qatar Airways, révèle le journal Libération. Selon le quotidien, l’affaire va plus loin encore. Ainsi, elles seraient tenues de « notifier à leur employeur leur grossesse dès le moment où elles en ont elle-même connaissance. L’employeur se réserve le droit de mettre fin au contrat à compter de la date de notification de la grossesse. Toute dissimulation de la grossesse sera considérée comme une rupture de contrat. » (sic !) Couvre-feu et incitation à dénoncer leurs collègues feraient aussi partie des pratiques au sein de la compagnie du Qatar qui compte 28 000 employés. L’ITF crie à des « abus flagrants des droits des travailleurs dans l'aviation » et entend le dénoncer devant l’OACI pour plusieurs compagnies aériennes du golfe, notamment l’absence de liberté syndicale. « L’un des sept dossiers à examiner sera la situation aux Émirats arabes unis et au Qatar, où la liberté syndicale et le droit à la négociation collective sont refusés aux personnels d’assistance en escale et aux équipages de cabine alors qu’ils sont employés par des compagnies aériennes florissantes et en forte expansion », a prévenu l’ITF. Rappelons aussi qu'en mai dernier, le PDG de Qatar Airways Akbar Al Baker, avait vertement critiqué dans une interview au site Arabian Business.com le besoin de syndicats dans une économie qui veut prospérer : " Si vous n'aviez pas les syndicats vous n'auriez pas de tels problèmes de chômage en Occident. Les syndicats rendent les compagnies sous-compétitives et ne font que freiner leur productivité. " Sur un autre registre, le Qatar fait actuellement l'objet de vives critiques pour la façon dont il emploie des dizaines de milliers d'ouvriers étrangers sur les chantiers des édifices sportifs construits pour la Coupe du monde de football de 2022. 44 ouvriers népalais seraient morts sur des chantiers au Qatar cet été. A ce rythme, plus de 4000 ouvriers étrangers travaillant dans des conditions s’apparentant à de « l’esclavage moderne » pourraient décéder d’ici à 2022.