Le tribunal correctionnel d'Aix-en-Provence rendra demain son verdict dans le procès de la compagnie aérienne low cost Ryanair pour non-respect du code du travail français, dans lequel le procureur a requis une amende de 225 000 euros et la confiscation de quatre appareils. L’affaire remonte bien sûr à la base de la spécialiste du vol pas cher à l’aéroport Marseille – Provence, où elle employait 127 salariés sous contrat irlandais et avait basé quatre Boeing 737-800 jusqu’à l’ouverture de l’information judiciaire en 2010. Chefs d’accusation retenus à l’époque suite aux plaintes déposés par des syndicats : travail dissimuléentrave au fonctionnement du comité d'entreprise, des délégués du personnel et du droit syndical, et emploi illicite de personnels navigants (non affiliés au régime complémentaire obligatoire de retraite). Ryanair s’était défendue en affirmant que ses contrats de travail étaient conformes au droit européen et que ses salariés relevaient de la législation irlandaise car « n’exerçant pas une activité permanente » à Marseille – ce dernier argument s’effondrant suite à l’enquête de la gendarmerie. A l’issue du procès en mai dernier, la vice-procureure de la République Annie Battini avait donc requis une amende de 225 000 euros, le maximum encouru, et la confiscation de quatre appareils, les biens « ayant servi à commettre les infractions » - réquisition  jugée délirante par les avocats de la low cost. Mme Battini précisait alors qu’on « avait affaire à une société dont le seul objectif est de contrer la loi au mépris des intérêts des travailleurs » - tout en se défendant de faire le procès du « low cost aérien », juste celui d’un « système absolument contraire  » à la législation française du travail. En cas de défaite, le PDG de Ryanair Michael O’Leary a prévenu qu’il fera appel devant la justice européenne.